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The Artemis Transat

Loïck Peyron s’offre le triplé à Boston

"Par rapport à mes deux victoires en multicoque, celle-ci est pas mal !"

samedi 24 mai 2008Information The Transat

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Loïck Peyron s’impose pour la troisième fois sur cette transat de l’Atlantique Nord avec en sus, le meilleur temps de ce parcours légendaire ! Gitana Eighty a franchi la ligne d’arrivée devant Boston à 5h15 (heure française).

Loick Peyron à bord de Gitana Eighty a franchi la ligne d’arrivée de The Artemis Transat devant Boston à 3h 15’ 35’’ UTC, (soit à 5h 15’ 35’’ heure française) ce samedi 24 mai. Cette victoire marque une nouvelle étape dans la carrière fantastique de ce marin : il est désormais le seul à cumuler trois succès sur cette épreuve légendaire qui a débuté en 1960 et avait couronné par deux fois Eric Tabarly (1964 et 1976) et Loïck Peyron (1992 et 1996) !

Gitana Eighty a parcouru les 2 982 milles de The Artemis Transat en 12 jours 11 heures 45 minutes 35 secondes, ce temps de course incluant pas la déduction de 2h30 accordée par le Jury International en raison du détournement de Loïck Peyron pour porter assistance à Vincent Riou. Une moyenne par rapport à l’orthodromie (route directe) de 9,938 nœuds. Il améliore donc de près de quatre heures, le temps de référence établi en 2004 par Mike Golding en 12 jours 15 heures 18 minutes et 8 secondes !

Loïck Peyron à son arrivée au ponton à Rowes Wharf, Boston, USA :

« *Par rapport à mes deux victoires en multicoque, celle-ci est pas mal ! On a les mêmes fichiers météo que les trimarans, les mêmes outils pour les traiter, les mêmes polaires à peu de choses près et à peu près le même cursus (on se connaît tous) : on fait presque la même chose ! C’est du Figaro à l’échelle océanique.

*Le bon entraînement a eu lieu lors de la transat Ecover-BtoB au retour du Brésil cet hiver. Mais le fait d’enfoncer un peu plus le clou. Ca ne veut pas dire qu’il y a de la supériorité, vraiment pas ! Ce sont seulement de petits détails, des bidules, des casses des autres. Là, il n’y a pas photo mais au départ, on était treize avec plus de la moitié capables de gagner. On a bien vu que le classement a changé constamment au début de la course. Les placements sont primordiaux maintenant.

*Le principe du black-out était sympa, même si le moment n’était peut-être pas le plus intéressant, mais j’ai quand même virer pour me recaler, comme Vincent d’ailleurs. Cela n’a pas servi à grand-chose en terme de progression mais cela m’a permis de m’économiser.

*Les plans Farr marchent décidément très bien. Ce n’est en plus jamais le même qui gagne : PRB, Foncia, Paprec, Gitana ! Cela montre que ce sont des bateaux conçus par Bruce Farr avec les équipes qui ont travaillé dessus, qui ne sont paradoxalement pas extrêmes. Ce sont des bateaux complets avec de petites différences. J’ai eu l’occasion d’en parler avec Vincent : c’était très sympa car il y a plein de subtilités sur nos navires. Le cabinet américain dessine de très belles carènes mais après, il faut une grosse équipe technique pour finaliser car les architectes ne font jamais des bateaux complets, il faut un peu d’expérience derrière.

*Il y a un peu de boulot sur le bateau mais globalement ça va : je dois retourner en France. Je suis pilote de chasse en Suisse, il faut que je sois rentré avant le Bol d’Or !

*J’aime bien être devant, mais ce n’est pas facile d’y rester ! Ce n’est pas gênant de ne pas être devant au milieu du parcours, je l’ai souvent constaté. Et particulièrement sur cette transat. J’avais déjà fait ça en multicoque : je suis assez milieu, centriste. Pas Bayrou mais !

*Quand on accumule quelques années de navigation, on a moins de pression et c’est plus agréable et on fait moins de bêtises.

*Le Vendée Globe ? Je suis à peu près dans le coup, mais il y a du monde et il y a plein de paramètres. Mais si ça peut faire mal à d’autres solitaires, ce n’est pas plus mal ! C’est affreux, le sport. Armel ? Il ne m’a pas lâché.

*Vincent ? Il est adorable. C’est une situation très particulière : tu sais que tu es observé. Il a appris plein de choses sur moi et sur mon bateau ! On a partagé des choses puisque nous avons approximativement les mêmes bateaux. C’est ça qui est marrant. Mais c’est une expérience étonnante. »

Deux victoires en multicoque

En 1992, Loïck Peyron s’était imposé avec brio puisqu’il avait traversé l’Atlantique entre Plymouth et Newport en 11 jours 1 heure 35 minutes, avec plus d’une journée d’avance sur Paul Vatine (12j 7h 49’). et Francis Joyon (12j 9h 14’). Une transat rondement menée mais qui ne lui permettait pas d’améliorer le temps canon établi quatre années plus tôt par Philippe Poupon (10j 9h 15’).

Quatre ans plus tard, Loïck Peyron s’alignait de nouveau au départ avec le même trimaran Fujicolor, mais la pression était constante avec Laurent Bourgnon et surtout Francis Joyon qui partait sur une route Nord : le futur recordman autour du monde en solitaire possédait plus de 300 milles d’avance au niveau des bancs de Terre-Neuve, mais Francis Joyon se faisait surprendre par une rafale et chavirait. La tension était à son comble puisque Paul Vatine devançait alors Loïck Peyron de plus de quarante milles ! Les deux skippers bataillaient jusqu’au bout dans des conditions météorologiques très instables et calé un peu plus au Sud, Loïck Peyron s’imposait au final avec trois heures d’avance sans toutefois améliorer le temps de référence ! Une deuxième victoire qui permettait au Baulois d’égaler Eric Tabarly sur ce parcours mythique.


Voir en ligne : http://www.theartemistransat.com



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