Ne cherchez pas sur les stands des gros producteurs de catamarans de série pour traquer l’originalité. Écoutez plutôt le bouche à oreille pour dénicher le joli 28 pieds « full carbon » ou bien prêtez attention aux formes inhabituelles de certains voiliers comme les petits Windkart ou l’étrange Aster 18’ aux flotteurs rondouillards.

Commençons pour ceux qui ont des petites bourses. Quoique… puisqu’il faudra tout de même sortir sept mille Euros pour s’offrir le premier bateau de la gamme Windkart Club. Il s’agit d’un petit catamaran bleu de 3,65 mètres de long qui pèse 110 Kg et porte 8,5 m² de surface de voilure. Les coques sont fabriquées en rotomoulé et sont asymétriques ; le mât est en aluminium ou en carbone et alu pour les deux autres versions ; le châssis est quant à lui en aluminium. Un châssis ?

L’originalité de ce petit catamaran de sport Catamaran de sport #catamaran est de ne pas être destiné au sport justement. Mais plutôt à la pratique voile – découverte – farniente dans des grands clubs de vacances. Il n’y a donc pas de haubans, pas de foc, mais une grand-voile lattée qui s’enfile par la tête de mât façon Laser. La tête de mât en carbone ou aluminium s’inverse et on peut ainsi diminuer la longueur totale de l’espar et prendre un ris de 2 à 3 m² dans la GV. Ce n’est pas la seule astuce de la bête. Une partie du bras principal pivote vers l’avant pour fixer le gréement. Enfin, le poste de barre est centré. Le pilote, confortablement assis dans le baquet du Windkart, contrôle la direction de l’engin à l’aide d’un manche à balai. À la portée de tous donc.

« On a passé six années en recherche et développement » explique Jérôme Tissier, le dir’com de Windkart SAS, la société basée à Périgny en Charente-Maritime qui produit l’engin. « Le projet à été lauréat de l’Anvar en 2003-2004 et c’est, cette année, notre premier salon Salon #Salonnautique nautique ». Les cibles de ces nouveaux producteurs de catamaran de sport Catamaran de sport #catamaran sont avant tout « les clubs et les loueurs ainsi qu’un public plus large que celui des catamarans classiques ». sur les cinq premiers jours du salon Salon #Salonnautique , ils ont déjà enregistré une quinzaine de ventes pour des particuliers et une centaine pour des entreprises du loisir.

Le GRL de l’Aster 18

© SeaSailSurf.com

Pour les baroudeurs qui ne se satisferont pas d’un petit kart des plages, il y a, à la taille au-dessus, l’Aster 18 ou l’Aster 28. Le 18 pieds est exposé au salon et vient de traverser la Manche en solitaire. Points communs avec le Windkart, lui-aussi est innovant avec un poste de pilotage intégré sur un châssis… amovible. Le GRL, ce n’est pas de la gymnastique mais un Gréement Réglables Latéralement. L’étoile qui porte le mât et ses voiles glisse d’un bord sur l’autre sous le contrôle d’un winch central.

« Le prototype a été fait pour répondre au problème de stabilité des catamarans de sport, en particulier pour les écoles de voile ainsi que pour aller plus vite dans le petit temps » explique Ivrin Payet, le directeur d’AsterWind. Quand le gréement glisse sous le vent, le catamaran peut alors décoller sa coque au vent « dès 3 nœuds de vent ». Quand il y a de l’air, le barreur peut faire l’inverse et monter le gréement au vent pour augmenter le couple de rappel. Le catamaran se transforme ainsi en trimaran ou en prao pacifique à volonté.

Dans sa version 18 pieds, il pèse 200 Kg, à peine plus qu’un F18 mais « il décolle plus vite dans le petit temps ». Dans sa version 28 pieds, le GRL peut être changé en fonction d’un usage croisière ou compétition. Il y a d’ailleurs déjà des clients intéressés en Suisse et il pourrait participer au prochain Bol d’Or. Une course réputée où l’on retrouve les M2 et les D35, ces autres catamarans conçus pour la vitesse Vitesse #speedsailing dans les petits airs. Et une course où l’on devrait aussi retrouver le Techni 28.

Fini les jouets, voici un bijou… de luxe. Pour 180 000 Euros, cet engin de 28 pieds lui-aussi est « entièrement en carbone, entièrement entouré d’échelles ». Conçu par Rémi Laval-Jeantet « pour la carène et les appendices » et par Stéphane Philippe « pour l’architecture générale », ce catamaran est encore « un bateau optimisé pour le petit temps » mais avec « la possibilité de s’adapter à un programme plus mer ».

Après un prototype, celui qui est présenté à la Porte de Versailles est « le numéro 1 de la série comme le précise Stéphane Philippe. « On a tiré les enseignements de cette première version pour lancer le projet et rentabiliser ainsi la quantité astronomique de recherches. Mais il ne s’agit pas d’un projet de très grande série. On espère en construire trois la première année, et peut être 4 ou 5 par la suite… » Philippe Stark lui-même aurait flashé ! Et vous ?