Pour preuve les deux premiers de chacune de ces séries n’ont pas changé entre les régates de flotte et ces finales ! A l’exception notable des Tornado qui voient les Français Xavier Revil et Christophe Espagnon l’emporter à la suite du forfait pour cette régate finale des Australiens Darren Bundock et Glenn Ashby, solides leaders hier soir. Xavier et Christophe, déjà vainqueurs en 2005, s’offrent ainsi un joli doublé.

Autre enseignement : même largement en tête, beaucoup des ténors ont joué le jeu Jeu #jeu jusqu’au bout en cherchant à s’octroyer cette régate de prestige. C’est le cas des champions du monde Iker Martinez et Xabier Fernandez en 49er, du Britannique Edward Wright en Finn et des Israéliens Gideon Kliger et Udi Gal en 470 hommes (déjà vainqueurs l’an dernier). A l’inverse le marquage a parfois empêché les meilleurs de briller comme en Laser radial où l’Américaine Page Railey a entamé un véritable match race avec la française Sophie de Turckheim, la seule à pouvoir la gêner au général. Conséquences ces deux jeunes femmes terminent respectivement 9^e et 8^e de la Medal race mais la championne du monde de 2005 devance "sa" vice-championne du monde au classement final. Chez les hommes, Thomas Lebreton, repêché in extrémis hier (11^e il a profité de la pénalisation du 10^e pour intégrer le Top Ten), remporte brillamment cette dernière régate et accroche une méritoire 6^e place au général, le vainqueur de la SOF en Laser, Tom Slingsby, assurant en milieu de flotte. Les troisièmes places ont, elles, parfois changé de propriétaires.

Un cas de figure qui a souri aux Français en 470 hommes avec les frères Bonnaud de nouveau sur le podium après leur 2^e place en 2005. Ce coup de rein final porte à quatre le nombre de podiums français puisqu’en 470 femmes, l’une des deux séries à n’avoir pu disputer sa finale aujourd’hui avec les RSX femmes, les jeunes espoirs Camille Lecointre et Gwendolyn Lemaitre conservent leur 3^e place avec un petit point d’avance sur les leaders françaises de la spécialité, Ingrid Petitjean et Nadège Douroux. Les Marseillaises n’auront disposé que de 7 manches pour rattraper un début de SOF perturbé par des départs qu’elles jugeaient elles-mêmes moyens. Grâce à Adi Gilboa et Vered Bouskila, Israël s’offre d’ailleurs un beau doublé en 470.

Seule l’Espagne fait aussi bien avec deux médailles d’or en 49er donc et en RSX femmes qui voit la jeune Marina Alabau devancer sa compatriote Blanca Manchon. La française Charline Picon est 4^e tout comme Nicolas Huguet chez les hommes qui a gagné deux places au général grâce à une belle 2^e place dans la Medal race. Du côté des nations, ce sont cependant les Français et Britanniques qui affichent les plus beaux résultats d’ensemble. Dans ce match vieux comme le monde, si, en nombre de médailles, les Français terminent à égalité avec la délégation britannique, nos représentants présentent un meilleur bilan final avec 16 équipages qualifiés en Medal races contre 11 pour les britanniques. De bon augure avant le Mondial Isaf qui débute le 10 mai en Autriche.

Pour conclure, si la série paralympique des 2.4 n’a pas eu le droit à « sa » Medal Race (ils étaient 11 au départ), on n’oubliera pas que le hollandais Thierry Schmitter s’est offert, deux ans après sa première victoire, un 2^e succès dans la SOF devant la Britannique Helena Lucas. Le premier Français, Hervé Tourneux, 6^e, devançant le hyérois Gérard Fulgoni d’un rien (aux meilleures places). Gérard, l’une des « figures » du sport hyérois et de la SOF qui symbolise parfaitement ainsi l’implication de cette ville sportive dans la voile française.

Claire Fountaine, directrice des équipes de France : « C’est un bon bilan général pour les Français avec des qualifiés pour les Medal races dans 9 des 10 séries, des réussites dans ce nouveau format de course comme en Laser hommes, des podiums, une victoire pour la 2^e année de suite en Tornado et un bon résultat également des espoirs. C’est de bon augure avant le Mondial ISAF dans 15 jours ».

Les medal races, course après course :

49er, hiérarchie respectée

Dès le départ, deux bateaux ont pris la pénalité maximum en raison d’un départ volé. Les leaders du général, partisans d’une option à droite, se sont imposés. L’équipage espagnol mené par Martinez / Fernandez a même pris 25 secondes d’avance sur son dauphin, le Britannique Morrison. La mauvaise course des Italiens Sibello / Sibello ne leur retire pas leur troisième place sur le podium. Le parcours a été bouclé en 29 minutes par le leader.

Yngling, deux courses en une

Dans cette série, l’avance prise par les leaders au général a déterminé une stratégie particulière. Ainsi, des équipages inattendus sont parvenus à réaliser une belle manche à l’image du trio russe mené par Vlada Ilienko et de l’équipe espagnole, 1^re et 3^e. L’Américaine Sally Barkow, peu inquiétée par ses concurrentes est parvenue à s’intercaler, confortant son avance au général. Les Brestoises Anne Claire Leberre, Julie Gerecht et Alice Ponsar terminent 4^e. Monica Azon a réalisé le meilleur départ. Ulrike Schuman gagne le podium au moyen d’un marquage appuyé sur l’équipage de Nancy Haberland.

Finn : Guillaume Florent, trop sage, perd son podium

Le parcours des Finn s’est déroulé dans un vent forcissant légèrement pour atteindre 8-9 nœuds. Edward Wright et Martin Misura ont mené les débats et conservent donc leur place sur le podium de cette Semaine Olympique Française. A noter, le Britannique avait assez de points pour terminer dernier de la medal race, il a malgré tout joué le jeu Jeu #jeu des finales. Déception côté français, Guillaume Florent, après un départ « sage » termine septième et rétrograde de la troisième à la cinquième place du général. Le Danois, Jon Hoegh Christensen, auteur d’une belle deuxième place, fait le chemin inverse et monte sur le podium.

 Guillaume Florent : « Je ne dirais pas que je suis content de ma course en finale puisque je perd deux places au général. La course s’est passée assez rapidement. J’ai pris un départ sage sous le paquet et dans le premier croisement, j’ai du virer derrière un bateau et me retrouver sous sa voile. Comme il y a dix bons, c’est très difficile de revenir s’il ne se passe pas grand chose. Je suis content de ma SOF puisque c’est une épreuve de reprise après un break. Je n’ai pas trop perdu, peut être un peu dans la brise où je vais devoir travailler un peu, mais globalement, ça va. Ce qui est positif, c’est que j’ai retrouvé mes sensations dans le petit temps. »

Laser, Thomas Lebreton impérial

C’est une surprise et pas des moindres, Thomas Lebreton s’est imposé haut la main dans la flotte ultra compacte des Laser. Pour mémoire, le Brestois s’était qualifié en finale in extremis, suite à une réclamation de son compatriote Félix Pruvot sur son concurrent direct. Le Suédois Johan Wigforss et le Néo Zélandais Andrew Murdoch complètent le podium de cette ultime course. Tom Slingsby, en tête du général, a marqué le Croate Mate Arapov pour le tenir à distance de la première place du général. C’est la deuxième victoire d’affilée de l’Australien sur le SOF.

 Thomas Le Breton : « J’aime bien les courses en petite flotte. En plus nous avons souvent l’habitude de nous entraîner à 10 et donc de soigner nos départs c’est sans doute ce qui m’a permis de gagner cette medal race. Je ne sais pas si je gagne une place au général mais ce n’était pas le plus important. Mon prochain objectif c’est les championnats du monde ISAF en Autriche »

 Jean-Baptiste Bernaz : « C’est ma première édition de la SOF et j’espérais terminer dans les 20 et me voici en Medal Race donc je suis vraiment content. J’aime bien ce nouveau format de finale où tout peut arriver, terminer premier comme dernier »

Tornado, Revil et Espagnon, vainqueurs de la SOF pour la deuxième année consécutive

Cette flotte des Tornado est marquée par l’absence des leaders Bundock / Ashby qui sont sanctionnés par la pénalité maximale : 74 points. La course s’est donc déroulée entre 9 bateaux. Le Grec Paschalides monte sur le podium grâce à une victoire de manche devant les Espagnols champion d’Europe et du monde, Fernando Echavarri et Anton Paz. Xavier Revil et Christophe Espagnon, cinquièmes prennent la tête de cette Semaine Olympique Française pour la deuxième année consécutive.

 Christophe Espagnon : « Gagner deux fois de suite la SOF, c’est vraiment bien. Au début, nous ne pensions vraiment pas gagner et on se serait contenté d’un podium. C’est que du bonheur ! »

Laser Radial : Match Race serré entre Paige Railey et Sophie de Turckheim

La victoire se jouait entre Page Railey et Sophie de Turckheim séparées ce matin de 4 points et ne craignant plus rien de leurs suivantes. Nul étonnement donc à ce que la première n’ait pas quitté sa dauphine sans guère se soucier de la place dans la manche. Au final, l’Américaine termine 9^e juste derrière la Française et remporte donc la SOF. La bonne affaire est pour la Chinoise Lijia Xu qui s’octroie la medal race et du coup enlève la 3^e place du général. Le tout dans un vent d’ouest commençant à être perturbé par un orage montant de l’arrière pays varois.

Sophie de Turckheim : "Malgré cette medal race qui s’est finie bizarrement et de façon un peu frustrante, je suis quand même contente globalement du résultat. je n’ai pas encore réussi à battre l’Américaine mais on se rapproche doucement ! Malgré mes résultats je ne me sens pas du tout comme une leader de l’équipe de France d’autant qu’en Laser avec Solenne et Sarah nous progressons ensemble comme une véritable équipe"

RSX hommes : Nicolas Huguet 2^e dans une régate au contact

La pluie commence à tomber pour cette avant dernière finale du rond « sud » et le vent a tendance à tomber, le vent d’ouest étant étouffé par l’orage. Il reste malgré tout assez de souffle pour permettre aux RSX hommes de courir et c’est le néo-zélandais Tom Ashley qui l’emporte devant un Nicolas Huguet revenu dans le dernier bord de portant en « pompant » comme un forcené. « J’ai pris des risques en m’éloignant pour aller chercher du vent » commentait à l’arrivé celui qui termine 4^e au général. Le leader Casper Bouman très largement en avance au général n’a pas pris le risque de prendre une pénalité et a juste assuré sa victoire en prenant la dernière place de la Medal Race.

 Nicolas Huguet : « Après la manche d’hier qui saute, j’ai trop de points de retard pour atteindre le podium mais je ne suis pas loin. Pendant les medal races, il y a plus d’espace donc c’est plus facile de trouver du vent frais. Il faut être vigilant, n’importe qui peut être dangereux, surtout qu’il n’y a que des mecs bons. L’ambiance est particulière, on se prend vite au jeu. »

470 Hommes : Les Bonnaud grimpent sur le podium

Des éclairs non loin saluent cette dernière régate de la SOF et des « gouttes » de pluie s’écrasent durement sur les 470. Pluie ou pas, medal race ou pas, les Israéliens Gideon Kliger et Udi Gal ne se posent pas de question et remportent cette dernière manche qui assoie un peu plus leur victoire finale. Leurs dauphins, les Italiens Gabrio Zandona et Andréa Trani les imitent pour la 2^e place. C’est la 3^e qui change de main au profit des frères Bonnaud, quatrièmes de la manche. Il est un peu plus 16 heures, les comités ont parfaitement joué leur rôle en adaptant sans cesse les parcours. Mais ils ne peuvent inventer un vent désormais aux abonnés absents. Du coup, les 470 filles rentrent sans courir ce qui offre un doublé aux Israéliens Adi Gilboa et Vered Bouskila et une jolie 3^e place à Camille Lecointre et Gwendolyn Lemaitre.

 Benjamin et Romain Bonnaud : « Nous avons toujours été dans le match. Nous n’étions pas très bien placés dans la première partie de la manche mais nous ne nous sommes pas énervés et nous sommes revenus dans la course. C’est bien comme format de course, mais ça pourrait être plus près de la terre. La course est plus tendue. »

Infos et résultats : http://sof.ffvoile.net