"Nous avons d’abord eu du mal à rentrer dans la régate, ayant quelques difficultés à gérer les effets du courant. Le courant était très fort les 3 premiers jours de régate (les plus gros coefficients du mois, 4 nœuds de courant). Cela faisait pourtant plus de deux semaines que nous nous entraînions sur place, mais nous n’avions quasiment jamais vécu de courants aussi forts. De plus le premier jour, le vent n’était pas très fort en début de journée. Pour donner une idée de l’intensité, le comité a dû arrêter une de nos procédures de départs car il nous arrivait de reculer sur la ligne et quasiment aucun bateau n’avait réussi à la rejoindre ! A ce jeu Jeu #jeu là, nous avons été plutôt mauvaises...

Après un bon début de bord de près, nous n’avons pas réussi à passer la bouée au vent, c’est au bout de la 7^e tentative que nous y sommes arrivées, et quand nous enroulons, les premières ont déjà passé la bouée sous le vent depuis un moment... On s’est accrochée pour remonter à la 11^e place.

La deuxième manche du jour, qui a été bien plus ventée, notre vitesse Vitesse #speedsailing n’était pas au top, et en plus nous avons dessalé juste avant la ligne d’arrivée, ce qui nous a fait perdre 8 places et terminer 15^es.

Championnat donc bien mal engagé, je ne me souviens même plus à quelle place nous étions au classement général, mais c’était loin... Nous pouvons vous dire que plein de choses passent dans votre tête dans ces moments là. Mais bon, pas le choix, il faut se ressaisir. Après tout, ce ne sont qu’une mauvaise manche et une moyenne, et on a droit d’en enlever deux au bout du compte, tout est encore possible, alors on s’accroche.

Le lendemain, on reprend confiance en faisant deux manches de 6, ce n’est pas transcendant, mais ça nous remet dans le coup. Puis on enchaîne pendant 4 jours d’excellentes manches, n’allant jamais au-delà de la position de 2^es, certaines en étant devant dès le début, d’autres en revenant de loin, souvent en perdant une place sur le dernier bord de vent arrière, tout le temps en ayant été en tête de la manche à un moment donné. 4 jours où on a vraiment eu la sensation de bien naviguer, de donner tout ce qu’on a, ensemble, en prenant une manche après l’autre et en essayant de reproduire au mieux tout ce qu’on sait faire. Et petit à petit on remonte au classement général, de 7 à 4, puis de 4 à 3, de 3 à 2, et même de 2 à 1 pendant l’espace d’un instant.

Les Hollandaises réclament

A l’arrivée à terre de l’avant dernier jour de régate, nous apprenons que les hollandaises réclament contre nous pour l’arrivée de la manche n°11. Nous étions en effet arrivées serrées, deuxièmes et troisièmes respectivement, et en coupant la ligne d’arrivée elles avaient touché le bateau d’arrivée puis dessalé. Comme elles avaient touché le bateau, après avoir resalé, elles font leur pénalité, et repassent la ligne d’arrivée, ce qui les classe 23^es à la manche. Nous ne savions pas sur l’eau qu’elles réclamaient, car selon elles, nous ne leur avions pas laissé assez d’eau. Devant le jury, nous avions comme témoin en notre faveur un juge qui avait vu l’incident en direct, et elles avaient l’entraîneur anglais et une australienne. Nous défendons que nous avons laissé assez de place, et qu’elle a fait une fausse manoeuvre, mais elle dit qu’elle a fait une fausse manoeuvre car nous ne lui avons pas laissé assez de place... Nous perdons la réclamation. On nous disqualifie, et leur demande de reclassement est acceptée, elles sont reclassées 2^es.

En sortant de la réclamation, on apprend qu’il y a une vidéo de l’incident. Même si cette vidéo ne montre pas clairement l’espace entre les deux bateaux, mais plutôt leur mauvaise manœuvre, on décide de tenter une demande de réouverture. On arrive à faire rouvrir, mais la vidéo n’est pas assez évidente, la décision n’est pas changée. Cette disqualification nous enlève toute chance de rivaliser avec les deux premières le dernier jour. A moins d’un miracle (qu’elles fassent de très mauvaises manches, et que nous fassions 2^es et 1^res), nous ne pouvions plus gagner la régate, et difficilement faire 2^es, nous avons donc assuré notre place de 3^es en contrôlant l’équipage Tchèque.

Les points majeurs que nous retenons de cette régate

Nous terminons 3^es et cela rentre dans nos objectifs. Le bilan est donc plutôt positif. Cette performance vient s’ajouter aux autres résultats de la saison 2005, ce qui en fait une très belle année, d’autant plus que nous ne nous sommes pas beaucoup entraînées. Il est clair que le premier jour de régate nous a beaucoup handicapé sur ce championnat. Le manque d’entraînement dans la grosse brise nous a gêné et nous étions sur la défensive pendant la manche 2. Nous avons mal géré la prise la risque, en en prenant trop ou pas assez, et finalement en dessalant.

La réclamation : nous devons absolument progresser pour le jeu Jeu #jeu au tapis vert. Mais surtout ce qu’on en retiendra, c’est notre manière de nous être accrocher jusqu’au bout, et d’avoir donné tout ce qu’on avait. Dans la difficulté, nous avons été très solidaires, et nous avons disposé de ressources mentales excellentes. Nous en sommes très fières. Sincèrement, nous nous sommes vraiment fait plaisir sur l’eau, et nous avons vécu des moments inoubliables. Nous avons impressionné nos adversaires. Alors même si nous ne repartons pas avec un titre, nous repartons pleine d’expérience et de bons souvenirs, et aussi avec beaucoup des pistes de travail pour la suite.

Vous pouvez visionner des vidéos des manches de samedi et dimanche sur les liens suivants. Il y a aussi pas mal de photos.
 Vidéo samedi
 Vidéo dimanche

Les résultats sont disponibles sur : http://www.stfyc.com/Files/2005%204...

Nous prenons maintenant deux semaines de vacances. La saison 2005 est terminée. Mi septembre tout le groupe 470 se réunit à la montagne pour organiser la saison prochaine.

Ingrid et Nadège"

Info S.Pouch