Pietro D’Ali, le skipper de Nanni Diesel, remporte tous les honneurs à La Rochelle ce lundi 15 août à 00h21’20’’. Il décroche les plus beaux lauriers à 50 secondes près devant Frédéric Duthil à la barre de Brossard ! Le jeune et talentueux marin, formé à l’école de la planche à voile olympique et de la Mini-Transat Mini-Transat #MiniTransat a, lui aussi, époustouflé son monde pour sa constance aux avant-postes entre Getxo-Bilbao et La Rochelle. Les deux solitaires ont offert un spectacle d’une rare intensité dans les eaux des pertuis. Dans leur sillage suivait Armel Le Cléac’h sur Foncia-TBS, revenu en force dans les hauts du tableau. Le « Chacal » termine 3^e, à 11’16’’ du grand vainqueur.

Forza Italia ! L’Italie a depuis longtemps révélé son talent pour la compétition vélique. Les équipages des Luna Rossa et du Team Prada s’opposent depuis plusieurs années déjà au plus haut niveau et figurent parmi les meilleurs sur la Coupe de l’America. Pietro D’Ali, 42 ans, père de deux enfants, a tout l’art et la manière de régater entre trois bouées, comme le prouve son palmarès riche d’exploits salés dans les plus hautes sphères : sur les bateaux high-tech de la Coupe, et partout ailleurs où le moindre réglage fin l’emporte. Frédéric Duthil aussi en connaît un rayon quand il s’agit de jouer de petits coups tactiques dans les plus belles règles de l’art. Fred a 31 ans, vit à Larmor Plage dans le Morbihan. Ses premiers émois, c’est sur une planche à voile qu’il se les procure dès l’âge de onze ans. Fou de glisse, il intègre très vite l’équipe de France olympique et participe de 1993 à 1999 à deux préparations olympiques. S’il n’a pas pris part aux JO d’Atlanta et de Sydney, cet ancien planchiste avoue aujourd’hui que cette expérience l’a beaucoup aidé pour la suite : sur l’océan Atlantique lors de la Transat 6.50 2003 et sur La Solitaire Afflelou Le Figaro qu’il dispute pour la deuxième année consécutive. Pas étonnant donc, que ces deux-là livrent un duel d’une apprêté rare et que seules 50 petites secondes parviennent à les départager sur une ligne d’arrivée mouillée sous haute tension. Depuis plus de 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures , ils mènent les débats sur l’eau en plein golfe de Gascogne. Ces nouveaux venus, Pietro le bizuth, et Fred, encore débutant l’année dernière sur La Solitaire, ont fait des étincelles. Que la régate a été.. bellissima !

A une poignée de secondes

Pour autant, si ces deux vainqueurs méritent tous les honneurs, difficile de ne pas souligner que, derrière, des experts du solitaire ont su aussi jouer de leurs réflexes pour revenir en flèche dans les derniers milles. Ils ont limité des écarts qui menaçaient de se creuser. Tous ont offert des arrivées qui se sont succédées à un rythme haletant. 3^e,Armel Le Cléac’h, le grand vainqueur de l’édition 2003, rappelle à tous qu’il n’a pas son pareil pour se hisser sur les marches des podiums. On se souvient en effet que cette année là, il avait mérité son sacre à 13 petites secondes devant un grand monsieur du large, Alain Gautier. Il s’était au passage adjugé la victoire sur l’étape Getxo-Bilbao-La Rochelle en passant par les Birvideaux. 4^e et 5^e, à une poignée de secondes du podium, Charles Caudrelier (Bostik), vainqueur en titre sur La Solitaire, et Gildas Morvan (Cercle Vert), vainqueur de la première étape, prouvent surtout qu’ils tiennent leur rang. Ils n’ont pas baissé les armes égales au royaume de la monotypie. Loin s’en faut...

Pietro premier après deux étapes !

Au classement général provisoire après deux étapes, les temps sont là et parlent d’eux-mêmes. A l’issue de cette étape qu’il a dominée, Pietro D’Ali prend logiquement les devants. Il devient ainsi le premier skipper étranger à prendre la tête au classement général sur la reine des épreuves en solitaire. Mais le leader de la veille, Gildas Morvan n’a pas pourtant lâché prise à la barre de Cercle Vert. Il limite les écarts à La Rochelle, le voilà deuxième à 2’36 secondes du régatier transalpin. 2^e vainqueur du jour - ou plutôt de la nuit - Fred Duthil occupe désormais la troisième place au général provisoire. Il pointe à 13’53’’ du nouveau premier. Ensuite, les skippers, habitués des hauts du tableau, se suivent à quelques minutes les uns des autres. Ainsi Erwan Tabarly, auteur d’une très belle étape et d’une très belle opération, prend la 10^e place à moins de 30 minutes de Pietro D’Ali et à peu plus de 12 minutes du 4^e, Jérémie Beyou sur Delta Dore.

L.F.

Pietro D’Ali : « Des émotions très fortes »
 « Cela a été un vrai plaisir de naviguer avec Fred. La regatta a été très belle... et difficile. C’est plus dur que la Coupe de l’America ! Il faut en effet tenir au contact de tous les autres et aller au-delà de ses propres limites. Je n’ai pas dormi du tout... ou peut-être 10 minutes en une seule fois, je ne sais plus. Cela fait longtemps déjà que j’avais envie de disputer La Soitaire et c’est une possibilité qui m’a été offerte cette année par Nanni Diesel. C’est vrai que cette course procure des émotions très fortes, peut-être plus personnelles que celles que j’ai vécues jusqu’ici en compétition. J’espère finir la course et j’ai très envie d’aller dormir ! »

Frédéric Duthil : « Un bras de fer incroyable »
 « Je voulais la gagner, cette étape. Cela s’est joué à rien, mais j’ai un peu raté une bouée à l’arrivée. Comme quoi, tant que la ligne n’est pas franchie... Cet après-midi, on a pas arrêté de faire des chassé-croisés avec Pietro, on a disputé un bras de fer incroyable. Cette étape reste une vraie régate, on n’a pas vu les jours passer. J’ai dormi une petite heure hier. Mais oui, je suis très content. Je tiens mes objectifs : faire dans les 15 et rentrer dans les 3 sur une étape. Tout ce qui est pris est pris, la route est encore très longue jusqu’à l’arrivée finale. »