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Solitaire Afflelou Le Figaro

Route tactique vers les Birvideaux

Le départ de la 2e étape a été donné de Gexto-Bilbao, destination La Rochelle

vendredi 12 août 2005Information Solitaire du Figaro

Le soleil irradie la rade en ce vendredi. C’est bien la plus belle manière de saluer les 45 skippers en partance pour une deuxième étape de la Solitaire Afflelou Le Figaro. Au menu : un parcours de 368 milles entre Getxo-Bilbao et La Rochelle, en passant par là-haut, par les Birvideaux au nord de Belle-Ile. Le tout, on le sait, sera servi à la sauce anticyclonique. Dans les eaux basques, Eole donne un timide tempo et annonce la couleur pour le début de ce deuxième parcours à haut risque. Sur la ligne de départ et à la bouée de dégagement AGF, il fallait jouer le violet, la couleur de la coque de Thales, le bateau d’Erwan Tabarly...

Midi pile, bon départ. Eole a beau menacer de faire la girouette et souffler des airs erratiques à même de donner du fil à retordre au Comité de Course de Michel Vialet, la flotte des solitaires s’est élancée à l’heure prévue dans un flux très, très léger de nord soufflant péniblement à 4-5 nœuds. Mou, mou, mou... mais c’est bien parti pour 368 milles aux détours d’une dorsale anticyclonique qu’il faudra vite traverser, et du phare des Birvideaux au Nord de Belle-Ile qu’il ne faudra pas trop tarder à parer.

A Getxo-Bilbao, à 12 heures sonnantes mais pas trébuchantes, l’honneur de prendre le meilleur départ revient aux yeux de Gilles Chiorri, à bord du bateau accompagnateur Ecole Navale, à Erwan Tabarly. Le skipper de Thales, ponctuel, s’est élancé dans un timing parfait, bien accompagné sur la gauche par Kito de Pavant, le capitaine de Groupe Bel et de la vache rouge. A droite, le chacal, à la barre de Foncia-TBS, entame aussi ce parcours côtier dans les eaux basques espagnoles aux meilleures places. On se souvient soudain, que deux ans plus tôt, Armel Le Cléac’h avait non seulement remporté La Solitaire à 13 secondes devant Alain Gautier, mais qu’il s’était aussi adjugé au passage l’étape Getxo-Bilbao/La Rochelle via les Birvideaux.

Thales en tête

Une première bataille de virements de bords peut débuter jusqu’à la bouée de dégagement, sachant que compte tenu l’insoutenable légèreté de l’air mieux vaut économiser les manœuvres à bord des monotypes.

Aux abords de la bouée AGF, la régate bat son plein et c’est une flotte compacte, dense et groupée, qui pointe ses étraves vers la marque. Quel skipper va être le plus prompt à se faufiler en tête ? Où est Gildas Morvan, le vainqueur de la première étape, qui, d’après les observateurs sur l’eau, n’a semble-t-il pas pris le meilleur départ de sa carrière de solitaire ?

Un peu plus d’une demi-heure après le coup d’envoi, Jean-Yves Chauve, à bord du bateau accompagnateur, annonce le pointage. Et le premier à la bouée AGF est... Erwan Tabarly. Il est alors suivi comme son ombre par Dominic Vittet sur ATAO Audio System et par l’Allemand Jorg Riechers, le skipper de Germanytoo. Aux avant-postes, sur ce parcours d’échauffement de 5 milles en baie de Bilbao, on repère aussi quelques gros bras du circuit : Charles Caudrelier, vainqueur en titre, Kito de Pavant toujours présent, Michel Desjoyeaux et tant d’autres...

Tous jouent de leurs réflexes tactiques pour vite s’échapper et prendre le large. La course à la bascule a débuté. Dès Bilbao laissé dans le dos, c’est en effet un tête à tête avec une dorsale et ses oscillations du vent que s’apprête à vivre la flotte de la Solitaire Afflelou Le Figaro.

La deuxième étape jusqu’à La Rochelle, annoncée longue et chaude à tout point de vue, c’est parti !

L.F.


- Gildas Morvan : « Tout le monde sait que je suis en forme, c’est sûre ! Tout le monde a vu de quoi je suis capable. Pour autant, je reste humble car tout peut arriver en mer et à chaque étape il faut remettre les compteurs à zéro. Aujourd’hui je suis concentré comme à la veille du départ de Perros-Guirec et je me sens physiquement et mentalement prêt à en découdre. D’autant plus que le bateau va à merveille. Nous avons fait un contrôle de tous les éléments, des voiles en passant par le mât, et rien n’est à signaler. Du coup j’ai pu me concentrer sur l’essentiel depuis mon arrivée de mardi, à savoir le repos, un peu de kiné, du vélo pour s’aérer et la préparation à la 2e étape. Cette escale m’a ressourcé, je suis davantage serein et plus que jamais très motivé ! »

- Armel Tripon : « On s’attend à une bonne étape au près dans la molle, avec le pilote automatique positionné en mode vent » et le solitaire aux réglages pour ne pas rater la moindre risée. « Il y a une dorsale à traverser. C’est une situation météo classique de l’été. Elle se déplace du nord-ouest au nord-est 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures après le départ. Concrètement, cela veut dire que l’on devra tirer des bords avec deux options possibles : soit rester près de l’axe de la route et jouer les adonnantes et les refusantes ; ou bien partir dans le nord-ouest, sur la gauche du plan d’eau, pour aller chercher les Birvideaux. Mais la grosse difficulté viendra de la gestion du timing pour le virement de bord. Si on vire trop tard, on fait de la route en trop. Si on vire trop tôt, on ne passe pas Belle-Île et il faudra tirer bords sur bords pour récupérer l’erreur et donc perdre beaucoup de temps. Après les Birvideaux, le vent de nord-est va nous permettre de descendre le long des côtes de Vendée jusqu’à La Rochelle pour une arrivée estimée vers lundi midi. »

- Michel Desjoyeaux : "C’est une étape qui n’est pas compliquée mais pas non plus inintéressante. Nous montons dans le Nord Ouest jusqu’aux Birvideaux (marque située à proximité de Belle Ile en Mer). La dorsale aurait tendance à nous aider à traverser le Gascogne. Nous auront peut-être à effectuer de petits contre-bords pour éviter l’anticyclone mais rien n’est sûr pour l’instant. Le passage de Belle Ile est prévu pour dimanche au petit matin. Après les Birvideaux, nous serons sous spi. Il y aura quelques subtilités dans les rotations et les écarts pourront se creuser même s’il n’y aura pas de grands chamboulements. Il y aura peut être un peu plus d’écart à l’arrivée que sur la première étape."

- Armel Le Cléac’h : « En 2003, j’ai gagné cette étape qui proposait exactement le même parcours. J’étais parti en tête, j’étais resté dans le bon paquet alors que nous remontions dans un vent plus soutenu que celui que nous devrions avoir cette fois-ci. Et tout c’est joué dans la dernière nuit, après un 2e départ à Belle-île. Il y avait très peu d’écart à l’arrivée. Là, cela risque d’être différent ».


• Pointage à la Bouée Radio France

- 1 - Thalès (Erwan Tabarly)
- 2 - Skandia (Samatha Davies)
- 3 - Atao (Dominic Vittet)
- 4 - Bel (Kito de Pavant)
- 5 - Géant (Michel Desjoyeaux)
- 6 - All Mer (Nicolas Troussel)
- 7 - Crédit Maritime (Eric Drouglazet)
- 8 - Cliptol (Laurent Pellecuer)
- 9 - Brossard (Fred Duthil)
- 10 - Bostik (Charles Caudrelier)


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