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Tour de France

Marc Guessard vainqueur à Hyères

La ‘pétole’ méditerranéenne a marqué cette 10e étape de ralliement

lundi 25 juillet 2005Information Tour Voile

Jamais depuis le départ de la 28e édition du Tour de France à la Voile, la flotte des Mumm 30 n’avait été aussi étalée lors d’un parcours de ralliement. En effet, alors que les premiers bateaux franchissent la ligne d’arrivée à Hyères, les derniers viennent eux tout juste de passer le deuxième pointage officiel, 32 milles derrière. La ‘pétole’ méditerranéenne a fortement marqué cette 10e étape de ralliement. Au final, VILLE DU PORT BRED LA REUNION l’emporte, devant COURRIER DUNKERQUE et ALPES MARITIMES MANDELIEU THEOULE.

Les Mumm 30 ont quitté Sète hier soir pour s’élancer sur la 10e étape de ralliement du Tour de France à la Voile 2005. La 10e, mais surtout la plus longue en Méditerranée. 115 milles au large de la Camargue, de la chaîne d’Estaque, des Calanques de Cassis, et du Cap Sicié, pour une arrivée dans la rade d’Hyères, en laissant à tribord les îles de Porquerolles, Port-Cros, et l’île du Levant. Pour certains, ces noms sentent bon le soleil et les vacances, mais pour les concurrents, ils ne sont pas tout à fait synonymes de farniente. Après un joli départ sous spi dans une brise très légère, les 30 équipages ont passé la nuit à batailler dans la ‘pétole’. Une guerre des nerfs qui, très vite, divise la flotte. Contrairement à la plupart des manches disputées en Atlantique, où les arrivées étaient particulièrement groupées, cette étape entre Sète et Hyères voit la flotte se scinder en plusieurs groupes et s’étaler sur plus de cinq heures. Le coupable s’appelle Eole. Ses caprices ont encore joué des tours aux marins. "Nous marchons à 5 noeuds dans une brise d’est sud-est assez faible, déclarait ce matin Noé Delpech, régleur de grand voile à bord de VILLE DU PORT BRED LA REUNION. Hier soir, nous avons pris un bon départ puis nous sommes partis au large avec le bon groupe de bateaux, ce qui nous a permis de garder un vent finalement assez soutenu. Nous avons eu de la pression jusqu’à une heure du matin puis nous nous sommes retrouvés dans la pétole, avec des vents irréguliers en fin de nuit".

Au premier pointage officiel de la Bouée Faraman, en milieu de nuit, VILLE DU PORT BRED LA REUNION est en tête, suivi de COURRIER DUNKERQUE et d’ALPES MARITIMES MANDELIEU THEOULE. A cette marque déjà, les écarts entre ce trio et le reste de la flotte sont considérables. Près de cinq heures séparent en effet le premier bateau, du dernier. Il s’agit là, de l’un des plus long pointage de l’histoire Histoire #histoire du Tour de France à la Voile ! Cette tendance se confirmera au cours de la journée, comme en témoigne le passage à la Tourelle La Cassidaigne. Car à cette marque, le trio de tête reste inchangé mais la flotte continue de s’étaler. Au Cap Sicié, près de Toulon, le peloton de tête trouve un vent libérateur, plus fort et adonnant. La brise s’est renforcée à 10 nœuds en basculant vers le sud-ouest. Elle permet aux équipages d’envoyer le spi et d’allonger la foulée vers la Presqu’île de Giens et la Rade d’Hyères.

Le grand vainqueur de cette étape de ralliement est VILLE DU PORT BRED LA REUNION. Les Réunionnais coupent la ligne d’arrivée à 18h20, après 21 heures et 20 minutes passées en mer. Heureux, mais épuisés, les équipiers de Marc Guessard ont du lutter pour conserver leur première place et assurer la victoire devant COURRIER DUNKERQUE, 2e, et ALPES MARITIMES MANDELIEU THEOULE, 3e. Comme le veulent les Instructions de Course, la ligne d’arrivée sera fermée à 21h13 et les concurrents hors temps prendront les points du dernier classé, moins un. « Pour calculer l’heure limite d’arrivée sur une étape de ralliement, précise la Directrice de Course, Sylvie Viant, nous prenons le temps d’arrivée du premier auquel nous ajoutons un nombre de minutes équivalent à 1,5 fois le nombre de milles du parcours. Autrement dit, le parcours entre Sète et Hyères étant de 115 milles, nous ajouterons 173 minutes (2h53) au temps du premier pour fermer la ligne ».

« Le classement du Tour de France à la Voile pourra peut-être puiser son énergie dans cette course, déclarait hier René Boulaire, peu après le départ de la course ». Il ne pensait pas si bien dire. A cinq jours de la dernière régate de ce 28e Tour de France à la Voile, les trois classements pourraient évoluer de façon significative suite à cette étape pour le moins surprenante.

Demain, deux régates seront disputées en Rade d’Hyères. Les Mumm 30 quitteront le quai à 11h30, pour un premier départ prévu à 12h30.

Rédaction : Flavie Caulier

Réactions des trois premiers à l’arrivée de l’étape de ralliement entre Sète et Hyères

- Marc Guessard, skipper de VILLE DU PORT BRED LA REUNION, 1er : « Cette étape était assez stressante parce que nous n’étions jamais certains de garder du vent. Notamment la nuit, où nous sommes tombés dans des zones de pétole. Il a fallu attendre longtemps avant de prendre la bonne direction. Nous avons finalement passé la première marque avec quatre bateaux et un bon matelas d’avance. Mais rien n’était joué. Nous étions très concentrés sur les réglages et sur l’assiette du bateau ce qui nous a permis de creuser l’écart. L’heure n’a été à la détente que 5 milles avant l’arrivée quand le vent est vraiment rentré. Le projet réunionnais rassemble à la fois des coureurs expérimentés et d’autres qui connaissent moins la régate. Ici en Méditerranée, c’est un peu le hasard du calendrier, mais nous retrouvons les gens qui ont le plus d’expérience. Je pense que cela fait la différence. A cinq jours de la fin des régates, la première place au classement Amateur est encore accessible. C’est en tout cas ce que nous visons ».

- Christophe Clévenot, tacticien et co-skipper avec Daniel Souben sur cette étape, à bord de COURRIER DUNKERQUE, 2e : « Plus le vent est léger, plus c’est intéressant tactiquement. Cela faisait deux jours que nous regardions les fichiers météo pour préparer cette étape. Après le départ, nous avons observé les conditions sur le plan d’eau et nous avons finalement tranché pour le large. Je cours sur le bateau Dunkerque avec beaucoup d’amis mais j’ai passé dix ans à m’entraîner au centre de haut niveau de Hyères avec l’équipe de France de Voile Olympique. Par conséquent, je connais très bien la région, notamment la baie. J’espère que demain cela va nous permettre d’enchaîner les bonnes places sur les deux parcours olympiques. Au classement général, nous ne sommes pas vraiment favoris car nous avons commencé le Mumm au mois de février. Nous oscillons pour l’instant entre la quatrième et la septième place et nous aimerions monter sur la troisième place du podium à Menton. Cela serait fabuleux ! »

- Julien Chevdru, Numéro 1 à bord d’ALPES MARITIME THEOULE MANDELIEU, 3e : « Le plus gros de la course s’est joué sur le premier tiers. Deux options se sont dessinées. Un groupe est parti à terre, un autre au large. Nous faisions parti de ce dernier et cela a vite payé. Je pense vraiment qu’une partie de la course s’est jouée hier au départ de Sète ».


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