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The Transat

Les solitaires abordent le premier 1/3 après seulement 2 jours 1/2 de course

Desjoyeaux et Dick toujours en tête

mercredi 2 juin 2004Information The Transat

Mercredi après-midi, Michel Desjoyeaux (Géant) et Thomas Coville (Sodebo) affichaient des vitesses moyennes de plus de 24 nœuds pendant une heure. A plus de 13,7 nœuds de moyenne depuis le départ, les skippers des multicoques 60 pieds ont écourté le round d’observation pour laisser parler la puissance de leur machine. A ce rythme, les skippers Orma pourraient pulvériser le record Record #sailingrecord de Francis Joyon (11,7 nœuds de moyenne sur l’Atlantique) d’au moins une journée. La route est encore longue, mais les solitaires devraient franchir le premier tiers du parcours la nuit prochaine, soit après seulement 2 jours 1/2 de course !

Conrad Humpreys (Hellomotto) à bord de son monocoque aujourd’hui...
Photo C.Humphreys / Hellomotto

• RENCONTRES FORTUITES

Mercredi midi, Steve Ravussin (Banque Covefi) a heurté à plus de 20 noeuds un OFNI entraînant la casse du safran central. En relation avec son équipe à terre, Steve Ravussin a réussi à mettre en place un système limitant les vibrations dues à la perte du safran.

Petite frayeur pour Franck Cammas (Groupama) qui a senti son bateau s’arrêter en tapant dans un objet mou, a priori une baleine. En dehors d’une petite fissure sans conséquence au niveau du puits mobile, cet incident ne devrait pas perturber la suite de la course de Franck Cammas, pointé en 5e position cet après-midi. De son côté, Yves Parlier (Médiatis-Région Aquitaine) affirme avoir heurté un morceau de bois qui a cassé le bord de fuite de sa dérive sur 40 cm. Pointé à la 11e et dernière place, à près de 200 milles de Michel Desjoyeaux, Yves Parlier est reparti après avoir inspecté sa dérive et son puits fissuré. Parallèlement, Yves Parlier faisait état d’une panne d’informatique l’empêchant de récupérer les fichiers météo. Karine Fauconnier (Sergio Tacchini) a, quant à elle, tapé avec son safran central dans un OFNI. Le système qui maintient le safran en position basse s’est arraché, laissant remonter l’appendice. Dans des conditions acrobatiques, Karine a perdu 1h30 à réparer l’avarie, ce qui lui a fait perdre une quarantaine de milles.

• DORSALE

Le passage de la dorsale anticyclonique sur la flotte des trimarans a en quelque sorte joué les gardes-barrière. Michel Desjoyeaux et Thomas Coville, bord à bord mardi après-midi, ont touché le nouveau flux de sud-ouest en premier et ont creusé l’écart avec leurs adversaires. En 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures , Steve Ravussin (Banque Covefi) et Fred Le Peutrec (Gitana XI) ont ainsi perdu respectivement 90 et 110 milles sur le premier.

Mercredi après-midi, tous les trimarans de 60 pieds naviguaient à vivre allure, ce qui n’était pas encore le cas des monocoques 60 pieds, encore divisé en deux groupes. Jean-Pierre Dick (Virbac) s’est parfaitement positionné au sud de la flotte pour toucher le nouveau vent en premier et larguer ses adversaires. Mike Golding (Ecover), Mike Sanderson (Pindar AlphaGraphics) et Dominique Wavre (Temenos), les trois suivants, pointaient entre 30 et 40 milles plus loin.

Chez les 50 pieds, Eric Bruneel (Trilogic) est en train de prendre l’ascendant sur son adversaire direct Franck-Yves Escoffier (Crêpes Whaou !), relégué à près de 40 milles. Côté monocoques, la bataille est plus serré entre les deux Américains Kip Stone (Artforms) et Joe Harris (Wells Fargo-American Pioneer), séparés d’à peine 20 milles.

- Vincent Riou (PRB), 5e monocoque 60 : « Je suis un peu surpris que Virbac ait retouché du vent avant nous. Pour l’instant, je navigue à vue avec Pindar et Ecover. Je vois aussi Bernard Stamm à mon vent, mais assez loin. C’est très bien d’avoir du monde autour, cela fait des repères et permet de s’étalonner. »

- Dominique Wavre (Temenos), 4e monocoque 60 : « Je n’ai quasiment pas dormi de la nuit, je n’ai pas lâché la barre. Le vent était très instable en direction et dans ces conditions le pilote automatique réagit moins vite qu’un barreur. Dans le petit temps, des écarts peuvent très vite se creuser. Mon positionnement Sud dans la dorsale a l’air d’avoir payé. »

- Michel Desjoyeaux (Géant), 1er multi 60 Multi 60 #ORMA  : « Je suis content car hier soir, j’ai réussi à jouer un joli coup d’entourloupe à Sodebo. Au passage de la dorsale, dans 6-7 nœuds de vent, je l’ai vu profiter d’un filet d’air pour prendre de l’avance et me suis dit que je n’allais pas le revoir. Et puis il a été victime d’un gros refus, a décidé de virer, tandis que je continuais tout droit. J’arrive à sa hauteur, il vire de nouveau. Le temps qu’il finisse sa manœuvre et j’avais engrangé une bonne avance. Depuis, elle s’est accrue. »-

- Fred Le Peutrec (Gitana XI), 10e multi 60 Multi 60 #ORMA  : « Il a fallu tricoter dans les petits airs cette nuit, à la recherche du vent. J’ai fait une petite erreur en virant un peu trop tôt car je pensais que le vent s’établissait. En fait, il est juste en train d’arriver. »

- Franck-Yves Escoffier (Crêpes Whaou ! », 2e multi 50 : « Je n’ai pas encore réparé le trou provoquer par l’arrachage de mon winch d’écoute de foc bâbord. J’attends un peu de calme car il y a des éclats de bois et que je ne souhaite pas prendre le risque de me blesser en mettant des tissus de résine. Concernant le duel avec Trilogic, je sens bien que son potentiel est beaucoup plus élevé que le mien en terme de vitesse Vitesse #speedsailing . Il va falloir que je tente un coup parce que cela ne sert à rien de suivre bêtement sa route. Ce n’est pas de cette façon que je vais arriver à lui reprendre du terrain ! »

LLB / OCE


- Alain Gautier : « L’important est que je sois dans le même système météo que les autres. Bien sûr, c’est agaçant de constater que l’élastique s’est un peu tendu au cours des dernières heures mais rien n’est joué. Pour l’heure, je suis le mouvement et prends des forces en prévision des jours à venir. Comme le dit Jean-Yves, dans cette transat nous en sommes au stade des escarmouches. C’est l’apéritif et le plat de résistance commencera d’être servi demain soir... A un moment j’ai voulu remonter la dérive et je me suis rendu compte qu’un bout était coincé dans le puits. Pas question de forcer, comme il y avait très peu de vent - 2,3 noeuds tout au plus, j’ai arrêté le bateau et plongé pour dégager la dérive. L’eau est plutôt froide dans le coin. » Et il vous raconte cela avec un détachement parfait, on croirait l’entendre dire ’même pas mal’ !"

Info G. du Penhoat

- Jean-Pierre Dick : « Depuis le début de la course, tout ce que j’avais prévu au niveau météo s’est déroulé comme je l’attendais. Nous nous sommes bien positionnés par rapport à Ecover quant au franchissement de la dorsale anticyclonique dont nous sommes sortis ce matin. C’est cette nuit en fait que nous avons creusé l’écart. Il y avait beaucoup d’oscillations du vent entre 25 et 28 nœuds. Dans ces conditions de vent, Virbac a vraiment beaucoup de puissance ». Naviguant actuellement entre 11 et 12 nœuds dans un flux de Sud-Ouest, Virbac continue de glisser sur la route (cap moyen au 287°) bâbord amures (vent venant de la gauche). Et si les premières 36 heures ont été assez éprouvantes au rythme des manœuvres imposées par les changements de vent, Jean-Pierre a réussi à récupérer ce matin : « Cette avance est intéressante : je ne suis pas au taquet et cela me permet de récupérer. J’ai dormi deux heures d’affilée ce matin après le passage de la dorsale et je ne dois pas être loin de mon objectif de sommeil qui est de 6 heures par jour. Je m’alimente bien, ce qui est important avant le scénario des jours à venir ! ».

Info Windward


• Safran central arraché pour Stève Ravussin

Mardi 2 juin à 10H00 gmt, alors qu’il naviguait à 20 noeuds , le trimaran Banque Covefi a violemment heurté un OFNI et arraché son safran central. Stève Ravussin, en relation permanente avec son frère Yvan et Laurent Bourgnon, a toutefois réussi à mettre en place un système permettant de limiter les vibrations dues à la perte du safran. Il décide de continuer sa route jusqu’à Boston.   Le trimaran Banque Covefi pointait à la 7e position du classement de The Transat lorsque son safran s’est littéralement arraché. Stève Ravussin pense avoir percuté violemment un poisson ou un OFNI. Le safran est resté coincé sous le bateau provoquant de violents chocs. Stève Ravussin a finalement réussi à détacher la pièce limitant ainsi les dégâts sur la coque centrale. Cependant, il était important, pour espérer pouvoir continuer la course, de trouver un moyen de limiter les vibrations notamment lorsque le bateau navigue sous pilote. En effet, les capteurs du pilote sont situés sur ce safran. Une partie de la mèche de safran étant toujours en place, l’objectif était de pouvoir caler cette mèche afin de non seulement limiter les vibrations mais également de préserver l’ensemble des capteurs du pilote.   Après 2 heures d’échange, Stève, Laurent Bourgnon et Yvan Ravussin ont finalement trouvé une solution non définitive mais satisfaisante. Dans les 24 prochaines heures, l’équipe devra réfléchir à la mise en place des réparations nécessaires pour que le tout tienne jusqu’à Boston.   Stève devra ménager son trimaran et ne pourra pas l’exploiter à 100% de son potentiel désormais réduit. Les caps suivis par le bateau devraient donc s’en ressentir. L’objectif est maintenant d’intégrer cette nouvelle donne et de marcher au mieux en fonction de ces conditions.   L’équipe dispose d’un safran de rechange qui attendra Stève à son arrivée à Boston.

Info B.Etienne



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