Transat Jacques Vabre

Virbac bord à bord avec Ecover • Cap Finisterre passé dans l’après-midi

Nouveau front dépressionnaire avec des vents de 30 et 40 nœuds la nuit prochaine

mardi 4 novembre 2003Information Transat Jacques Vabre

Après trois jours en mer, les premières options commencent à se dessiner au passage du Cap Finisterre, la pointe nord-ouest de l’Espagne. D’un côté, les deux leaders, au sud, naviguent à vue l’un de l’autre depuis ce matin. Ecover (Mike Golding et Brian Thompson) et Virbac (Jean-Pierre Dick et Nicolas Abiven) ont longé les côtes espagnoles à une trentaine de milles au large et profitent de leur mano a mano pour s’étalonner en vitesse. De l’autre côté, Sill (Roland Jourdain et Alex Thomson) est parti plus tôt dans l’ouest pour bénéficier en premier d’une bascule de vent du sud à l’ouest. Cette rotation du vent pourrait permettre au duo franco-britannique Jourdain/Thomson de grignoter une partie de la trentaine de milles qui les sépare des deux bateaux de tête. Derrière, on profite des conditions de vent plus maniable pour remettre les machines et les marins en état. Surtout qu’une nouvelle dépression est attendue pour la nuit prochaine, avec 30 à 40 nœuds de vent établi.


Départ du Havre pour les monocoques.

« Ce n’est pas très humain ce qu’on est en train de vivre là » avoue Vincent Riou (PRB) à la vacation du jour. « Mais on arrive à manger et à dormir, donc on va s’en sortir. On sent que dans trois jours ça va s’arrêter, qu’on va pouvoir choquer (lâcher) des écoutes. » Ereintés par ces trois premières nuits en mer, les navigateurs s’accrochent aux fondamentaux : manger, dormir, barrer. Auxquelles il faut ajouter, en fonction des cas, les paramètres "avarie" et "mal de mer". « Notre ballast fuit toujours, il y a de l’eau partout. Ce n’est pas très fun, mais on va résoudre ce problème aujourd’hui » raconte Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat-Armor Lux). « Je n’ai rien pu manger jusqu’à hier soir tellement j’étais malade » déclare Sébastien Josse (VMI). « Dans ce genre de cas, je reste à l’extérieur pour barrer le plus de temps possible. »

Devant, les problèmes se réduisent à quelques détails pour les trois premiers. Ecover et Virbac ont même navigué à moins de 1,5 milles d’écart au passage de la pointe espagnole. « C’est bien d’être au Cap Finisterre avec les premiers » se réjouit Jean-Pierre Dick (Virbac). « C’est une bonne émulation pour la suite. Mais les écarts sont peu importants et cela risque de faire l’accordéon avec ceux de derrière. Le bateau est assez sympa à vivre. On n’a pas trop d’eau à l’intérieur, et on peut régulièrement mettre des vêtements secs. » Du côté d’Ecover, on surveille de près ce premier plan Farr au potentiel de vitesse impressionnant. Mais la paire britannique Golding/Thompson garde aussi un œil sur Sill, parti dans l’ouest. « C’est une super course » déclare Brian Thompson. « Nous sommes très proches de Virbac. Mais Sill devrait revenir un peu par l’ouest. On va essayer de se recaler vers l’ouest aussi. »

Chez les monocoques 50 pieds, l’avance de StorageTek (Régis Guillemot et Olivier Salnelle) s’est réduite comme peau de chagrin. Les Britanniques d’Hellomoto (Conrad Humphreys et Paul Larsen) sont revenus à 14 milles au lieu de 51 milles hier. Et la vitesse instantanée du 50 pieds Finot est en permanence supérieure à celle du 45 pieds Bouvet/Petit. Une sorte de match-racing s’engage entre ces deux concurrents, d’autant que les deux suivants, Branec III et Défi Vendéen, sont relégués à 64 et 164 milles de retard.

• Multicoques

Mercredi à 10h00, les 14 multicoques 60 pieds inscrits à la Transat Jacques Vabre s’élanceront à leur tour du Havre sur le même parcours que les monocoques, soit 4340 milles de course pour rejoindre Salvador de Bahia. La météo prévoit un vent de sud entre 10 et 20 nœuds qui devrait permettre aux trimarans de dévaler la Manche à pleine vitesse.

Loïc Le Bras

• Point météo pour les monocoques
Après cette journée plus maniable, les navigateurs s’attendent à une nouvelle nuit en mer très agitée, semblable à la première nuit de course. Le vent de sud devrait forcir entre 30 et 40 nœuds dans la nuit, accompagné d’une mer forte due à la remontée du plateau continentale qui passe de 4000 à 200 mètres de fond en quelques milles.
 


 Sébastien Josse - VMI : « Le début de course a été un peu difficile pour mon estomac ! Jusqu’à hier soir je n’avais pas mangé grand-chose mais aujourd’hui ça va beaucoup mieux et je suis en pleine forme. Comme la majorité des concurrents, nous avons eu un peu de casse mais rien de grave : dans la première nuit de course notre balise Argos (balise de positionnement pouvant mise être en mode alerte, la balise Argos n’est cependant pas la balise de détresse officielle du bord. Ce rôle est joué par la balise Sarsat dont est toujours équipé VMI. Ndr) est passée à l’eau et nous avons cassé un chandelier. Autrement rien que de l’usure normale compte tenu des conditions. Mais tout va bien à bord de VMI et avec Isabelle nous sommes même un peu étonnés de notre position car les conditions que nous rencontrons depuis le départ ne sont pas vraiment les allures de prédilection de VMI. Nous devrions encore faire du près pendant deux jours et il n’ y aura pas grand-chose à tenter. En fin de journée, nous serons à la longitude du Cap Finisterre et même si les vents devraient se renforcer ils ne seront pas aussi forts que ceux de notre première nuit de mer. »

Information Effets Mer

 Vincent Riou - PRB : « Tout va bien, la journée se déroule tranquillement. Nous avons actuellement 20 - 25 noeuds de vent de Sud et naviguons sous trinquette, un ris dans la Grand Voile. Avec Sill, nous sommes placés différemment par rapport à Virbac et Ecover, on va voir ce que cela donne dans 24 heures. La nuit prochaine, nous allons encore rencontrer du mauvais temps. Globalement, on gère bien notre course. Nous avons bien dormi depuis notre arrêt à Camaret. C’est vrai que ce n’est pas la belle vie de naviguer au près dans 30 à 40 nouds de vent mais on arrive à manger et à dormir, donc on va s’en sortir ! Dès le départ, on savait que c’était chaud au niveau de la météo. On savait quand ça commençait mais pas quand cela allait s’arrêter. Désormais, on sait que dans trois jours, on pourra ouvrir les écoutes. »

Information Effets Mer

 Bob Escoffier - Adecco : « Nous avons pris le chenal du Four pour raccourcir la route et ne pas contourner Ouessant, puis, comme les courants nous étaient toujours favorables dans le raz de Sein, nous avons continué vers la baie d’Audierne et ce matin, vers 6 heures, nous étions au sud des Glénans. Après un petit virement, nous faisant route quasi directe sur le Cap Finisterre, il fait grand beau, la mer est calmée, Adecco est sous grand voile haute et solent, il y a 15 à 20 nœuds de vent du sud. Tout va très bien à bord et je préfère avoir dû réparer à Roscoff que dans le Golfe de Gascogne. Je regrette évidemment les 12 heures perdues, mais c’est un sport mécanique, ça fait partie du jeu. A présent, nous rangeons, séchons tout ce qui a pris l’humidité et cherchons désespérément les sacs poubelles… » 

Information RivaCom

 Bernard Stamm - Cheminées Poujoulat/Armor Lux : « On s’accroche pour rester au contact, les deux leaders (Ecover et Virbac) vont vite au près, quand viendront (enfin) les vents portants on verra ce qu’il en est. » « la mer est agitée, mais gérable pour le moment. Ce soir on va prendre une nouvelle prune mais ça va bien. On est prêt et le bateau en a vu d’autres. Il va juste falloir aller chercher la rotation pour plonger au mieux vers le sud ensuite. Aller vite au bon endroit. Nous enroulons le Cap Finisterre actuellement, légèrement décalé à l’ouest par rapport au reste de la flotte. Au près, il n’y a pas vraiment d’options à tenter, si tu es plus haut quand tu vires, tu te retrouves forcément plus à l’ouest. Cela dit, on verra l’évolution, c’est un peu tôt pour le savoir, mais avec le front qui arrive, ce n’est pas plus mal d’être ouest ».

Information RivaCom

 Dominique Wavre - Carrefour prévention : "On a pu s’octroyer quelques quarts de sommeil ce que l’on n’avait quasiment pas fait depuis le départ et manger un vrai repas chaud, on s’était nourri de sandwichs jusqu’ici. Les déplacements au plus fort du coup vent étaient vraiment difficiles et l’intérieur du bateau était quasiment devenu impraticable ; On était littéralement projeté sur chaque vague, c’était impossible de tenir debout, on doit être couverts de bleus et de bosses un peu partout..."

Information Bleue Salée

 Stève Ravussin - Banque Covéfi : « Après toutes nos péripéties, on peut désormais se réjouir de naviguer et proprement en plus ! Cette victoire, en 2001, avec Franck reste un très grand souvenir pour moi. D’abord parce que je crois qu’on formait une équipe efficace et puis bien sûr parce que c’est toujours agréable d’aller plus vite que les autres là où il faut… de gagner quoi ! Aujourd’hui, je suis très heureux de pouvoir m’aligner sur le départ à la barre de mon bateau, aux côtés de mes partenaires, des gens qui m’ont fait confiance. Et puis je navigue avec mon frère, Yvan… à nous deux, ça déménage ! Alors comme en plus, je suis d’ores et déjà très satisfait de la façon dont se comporte le bateau, pourquoi ne pas y croire… ce serait vraiment un super cadeau pour tout les gens qui ont dépensé beaucoup, beaucoup d’énergie à faire que nous puissions être là aujourd’hui ! En tout cas vous pouvez nous faire confiance, on ne lâchera pas le morceau ! »

Information C Sport communication


• CLASSEMENT 04/11/03 15:00:00 GMT
 Carte de positions Mono 60’ : http://voile.esrifrance.fr/default_...
 Rang Nom du Bateau Latitude Longitude Vit Cap Date - Heure Dist. Arrivée Dist. du 1er

MONOCOQUES 60 Open IMOCA
 1 ECOVER 43 17.56’ N 10 20.32’ W 12.3 229 04/11/03 14:44:00 3737.7 0.0
 2 VIRBAC 43 19.16’ N 10 13.08’ W 11.9 234 04/11/03 14:44:00 3741.7 4.0
 3 SILL 44 30.72’ N 11 45.48’ W 11.2 239 04/11/03 14:44:00 3772.7 35.1
 4 PRB 44 27.56’ N 10 19.76’ W 10.8 228 04/11/03 14:44:00 3799.0 61.3
 5 VMI 44 57.88’ N 10 06.68’ W 9.9 229 04/11/03 14:44:00 3830.0 92.3
 6 CHEMINEES POUJOULAT-ARMOR LUX 45 22.14’ N 10 22.92’ W 9.9 238 04/11/03 13:00:00 3830.5 92.9
 7 TEAM COWES 44 32.48’ N 8 57.88’ W 10.0 227 04/11/03 14:36:00 3831.0 93.3
 8 CARREFOUR PREVENTION 45 15.76’ N 9 38.60’ W 9.9 230 04/11/03 14:44:00 3855.3 117.6
 9 ARCELOR-DUNKERQUE 45 13.64’ N 9 18.72’ W 9.5 234 04/11/03 14:44:00 3860.4 122.7
 10 GARNIER 45 15.08’ N 7 53.16’ W 7.9 231 04/11/03 14:36:00 3891.5 153.8
 11 60e SUD 46 10.92’ N 8 43.72’ W 8.5 243 04/11/03 14:44:00 3922.2 184.6
 12 ADECCO 46 54.52’ N 5 18.04’ W 8.6 219 04/11/03 14:44:00 4034.9 297.3
 13 LOIRE ATLANTIQUE 47 44.52’ N 4 46.24’ W 9.6 141 04/11/03 14:44:00 4088.0 350.3
 14 TIR GROUPE 49 02.64’ N 5 09.64’ W 5.1 225 04/11/03 14:44:00 4146.6 408.9

MONOCOQUES 50 Open
 1 STORAGETEK 46 07.24’ N 6 37.08’ W 6.7 243 04/11/03 14:44:00 3964.9 0.0
 2 HELLOMOTO 46 36.88’ N 7 05.44’ W 7.9 242 04/11/03 14:44:00 3979.5 14.6
 3 BRANEC III 48 15.60’ N 8 46.84’ W 8.3 245 04/11/03 14:44:00 4029.2 64.2
 4 DEFI VENDEEN 48 37.48’ N 4 55.16’ W 6.8 257 04/11/03 14:44:00 4129.1 164.2



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