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CHALLENGE MONDIAL ASSISTANCE

Douze trimarans, six hommes à bord entre Cherbourg et Rimini

Jean Maurel : "Six à bord semble être le meilleur rapport poids-efficacité"

jeudi 8 mai 2003Redaction SSS [Source RP]

70 marins, répartis sur les douze multicoques engagés, piaffent d’impatience. Vivement dimanche prochain, 15 heures, quand retentira dans la rade de Cherbourg le coup de canon libérateur. Les prévisions météos, avec un vent sud-ouest à ouest 10 à 20 nœuds, laissent présager d’excellentes conditions pour le départ de ce Challenge Mondial Assistance. De l’avis de tous, pas question de tour de chauffe ni de manche d’observation. Cela sera tout de suite à fond. À bord, chaque homme d’équipage a un rôle précis à jouer.

Le trimaran de Michel Desjoyeaux lors du GP de Lorient (2e derrière Franck Cammas)
Photo : Ch.Guigueno / Pipof.com/voile

Mise en place des voiles neuves, matelotage sur les différents cordages qui permettent de manœuvrer la voilure (environ 450 m2 au portant), les appendices (dérive, foils, safran arrière relevable, orientation du mât-aile), ultime prise de tête sur le matériel informatique embarqué, équipiers et préparateurs ont toujours quelque chose à effectuer sur ces bateaux à trois pattes, objet de tous les soins. De quoi tromper une vraie impatience, mais au bout des doigts, cela commence à démanger très fort. « Six à bord semble être le meilleur rapport poids-efficacité, explique Jean Maurel (Bayer CropScience). En plus, nous avons un vrai problème de place sur nos bateaux. À six, c’est déjà le camping. Mais j’ai rarement entendu dire, lors d’une arrivée, qu’un équipage était trop nombreux ». Seul Stève Ravussin (Banque Covefi) et Alain Gautier (Foncia), qui a mis en place, aujourd’hui à Brest Brest #brest , son mât réparé, ont fait tous deux le choix de partir avec seulement quatre équipiers.

À les entendre, la course océanique en équipage, c’est le top du top. Normal, le multicoque peut être poussé en permanence à son maximum. Ce qui peut se traduire, avec par exemple un vent réel moyen de 20 nœuds et une mer liée à la force du vent, à des vitesses de l’ordre de 16/18 nœuds au près serré, de 23/26 nœuds au portant et de plus de 30 nœuds aux allures dites de reaching (70 à 120° du vent réel). Ainsi, si les conditions météos voulaient être optimales lors des 36 premières heures de course, on retrouverait sans problème la flotte au large de Lisbonne dans la nuit du lundi 12 mai, avec déjà plus de 750 milles parcourus. « Nous avons atteint l’année dernière les 41 nœuds, donnée GPS, prévient Lalou Roucayrol (Banque Populaire). Nous ne faisions pas les fiers, le bateau bougeait dans tous les sens, volant littéralement au-dessus de l’eau ».

La conduite du multicoque tient dorénavant du pilotage. Généralement, ils sont deux à se relayer à la barre. « Nous ne naviguons pas assez pour que tout le monde à bord puisse être vraiment performant à ce poste, prévient Lalou. C’est souvent chaud, il faut avoir les bons réflexes et puis au compteur, on ne peut se permettre la moindre baisse de régime ». Avec le navigateur le plus souvent hors quart et qui vient prêter main forte à la moindre manœuvre, ils sont donc cinq à se succéder régulièrement sur le pont. « Avec plus de dix jours de mer en perspective, je trouve indispensable d’établir des quarts, estime Jean-Luc Nélias (Belgacom). Pour avoir au moins trois hommes sur le pont et une bonne organisation Organisation #organisation dans les rotations, il faut un tableau Excel, dûment affiché dans le sas d’entrée, pour s’en sortir ».

Bien sûr dans les moments chauds, manœuvres dans des conditions musclées ou phases de contact avec d’autres concurrents, tout le monde est sur le pont. Alors en perspective des maigres heures de sommeil à venir, les marins essayent de charger au maximum leurs accus. Ce qui n’est pas toujours facile dans cette ville aussi accueillante qu’est Cherbourg-Octeville.

Information Nicolas Raynaud / Challenge Mondial Assistance



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