Trophée Jules Verne
De Kersauson : « Cela tient plus de la loterie que de la navigation ! »
91 milles d’avance sur le temps d’Orange...
lundi 10 mars 2003 –
« Il n’y a pas de passage. On est dans du calme et en face de nous se trouvent un anticyclone et une dépression. Si l’on contourne le premier, on tombe dans les vents opposés de la dépression. Au lieu de nous favoriser, ils nous bloquent la route. Si l’on passe à droite de l’anticyclone pour trouver le passage propice à la dépression, l’ensemble de celui-ci nous est alors défavorable. Aujourd’hui, il n’y a aucun franchissement faisable vers le Nord-Est. Impossible de passer à droite en faisant cap sur l’Espagne. Reste l’option à gauche même si on sait que ce n’est pas bon non plus. Tant que nous avons eu des marges dans l’hostilité, on s’en est plutôt bien tiré, mais là, il n’y a aucune marge de manœuvre. Nous devons aller à un point donné et quoi que l’on fasse, ce sera mauvais si ça reste comme c’est. En Atlantique Nord, la couverture météo est très complète. Nous sommes dans une zone où le trafic est colossal, aussi bien d’un point de vue aérien que maritime. Conclusion, le produit météorologique qui nous est livré est d’une certaine fiabilité.
Prendre à l’extérieur des Açores rallonge la route, mais il n’y a pas le choix. Une fois que l’on aura pris cette route, une petite dépression dans le Nord nous empêchera de passer également. Pour retrouver des vents corrects, il faudrait que l’on monte jusqu’au Nord de l’Irlande en latitude. La question ne se pose pas, ce n’est pas la route. Résultat, c’est le barrage total. Depuis le cap Horn, c’est toujours la même histoire Histoire #histoire . Rien n’a changé, nous excellons dans cette atmosphère morose. Cela tient plus de la loterie que de la navigation ! »
Information http://www.grandsrecords.com
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