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America’s Cup

Finale • J4 : Team New Zealand démâte... Balle de match pour Alinghi

Alinghi 4 : 0 Team New Zealand

vendredi 28 février 2003Information Louis Vuitton Cup

C’est quasiment une certitude après l’avarie majeure de Team New Zealand aujourd’hui - la seconde en quatre régates - la Coupe de l’America prend le chemin de l’Europe. Et tout un peuple passionné ne peut l’empêcher.

Premier bord de vent arrière, alinghi est déjà en tête
Photo : F.Socha

Team New Zealand suivait, une fois encore, son maître Alinghi à faible distance dans le deuxième bord de près, sans avoir jamais été vraiment menaçant au moment où le mât est tombé. Les conditions de vent étaient relativement maniables : 18 nœuds environ mais la mer, après quelques jours de vent très fort, était encore formée.

C’est au moment où le bateau traversait une mauvaise série de vagues au près que le mât, sans doute à cause de la compression, s’est écroulé sous le vent du bateau.

Photo : F.Socha

Depuis le départ, à vrai dire, on avait l’impression qu’Alinghi était beaucoup plus à l’aise sans doute grâce à un programme mât/voile plus efficace dans ces conditions. Le génois et la grand-voile restaient remplis au près alors que la grand-voile de Team New Zealand ne cessait de battre, de déventer de haut en bas. On notait également sur Team New Zealand un mât très cintré, ce qui n’est jamais très bon signe quand on connaît la compression verticale (plus de 40 tonnes) sur les mâts des Class America.

C’est le premier mât de Class America qui tombe cette année. Il y en avait eu trois pendant la Louis Vuitton Cup 1999/2000 : les bateaux japonais, suisse et italien ont tous les trois perdu un mât en course.

Cette avarie dramatique pour Team New Zealand, mais aussi très triste pour l’intérêt de ce match et l’image de l’événement, n’a pas changé grand chose à l’issue probable de cette quatrième régate.

Une fois encore, Russell Coutts, le maître, a pris un départ au cordeau, coupant la ligne lancé dans la seconde même du coup de canon ! Ce départ risqué lui donnait un avantage d’une demi-longueur qu’il parvenait à accroître pour virer la première bouée une longueur devant les Néo-zélandais (8 secondes).

Dans le vent arrière, c’est une surprise, Alinghi parvenait à creuser l’écart pour porter son avantage à 17 secondes.

C’est dans le deuxième bord de près, 57 minutes après le départ, à 15h18 que le gréement de Team New Zealand s’est écroulé... Un choc énorme, un cri de dépit pour les centaines de milliers de Néo-zélandais accrochés à leur écran de télévision...

Un soulagement sans doute pour les supporters suisses qui peuvent vraiment maintenant préparer l’arrivée à Genève du plus vieux trophée du monde.

Tom Schnackenberg a expliqué après la course que c’est sans doute le « V2 », le hauban vertical tribord qui a cassé au moment où le bateau butait dans la vague. Il a estimé la compression dans le mât dans ces conditions à près de 70 tonnes.

Les Blacks cassent et laissent les Suisses filer vers la balle de match
Photo : Franck Socha

Les Néo-zélandais vont travailler toute la nuit pour récupérer le mât de leur bateau d’entraînement et l’installer sur leur bateau de course. Tom Schnackenberg estime qu’il est aussi bon que l’autre...

L’équipe néo-zélandaise n’a, de toute façon, pas le droit de demander un délai de réparation et doit courir demain si les conditions le permettent.

Cette étonnante édition de la Coupe de l’America pourrait se terminer ce week-end. On ne s’attendait certes pas à ce que les Néo-zélandais, si dominateurs depuis près de 10 ans, accumulent autant d’erreurs et d’avaries. Peut-être que le sens marin et le charisme de Peter Blake ont manqué dans le management technique et humain de l’équipe 2003.

Attendons, pour tirer des conclusions, cette balle de match qu’Alinghi pourra certainement jouer en prenant quelques risques…



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