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America’s Cup

Finale • J2 : Alinghi coiffe TNZL sur le dernier bord

Alinghi 2 - 0 Team New Zealand

dimanche 16 février 2003Information Louis Vuitton Cup

Extraordinaire victoire pour les Suisses d’Alinghi qui ont remporté la course après avoir été mené par Team New Zealand quasiment tout au long de la course. Ce n’est que sur le dernier bord que Russell Coutts a piégé Dean Barker pour lui prendre l’intérieur et lui souffler une victoire pourtant promise...

Photo : F.Socha / www.francksocha.com

La faiblesse du vent, puis la désobéissance des 3000 bateaux spectateurs qui envahissaient le plan d’eau ont retardé le départ jusqu’à 15h50. Dans les conditions d’aujourd’hui, mer plate et légère brise de mer, Team New Zealand n’a pas subi les graves avaries qu’ils avaient connues hier et facilement réparées dans la nuit.

L’équipage des All Blacks a pourtant pris un coup au moral hier car ils ont fait preuve aujourd’hui d’un terrible manque de sérénité face aux Suisses. Sans doute un peu plus rapide, le bateau néo-zélandais n’est pas en cause mais l’équipage manque de compétition par rapport au « survivant » de la Louis Vuitton Cup qui a accumulé pendant quatre mois des duels très intenses.

Le maître a dominé son élève et Russell Coutts n’est toujours pas battu depuis la dernière régate en 1992 qu’il avait perdue, à la barre du bateau néo-zélandais, face à Paul Cayard.

Mené 2-0, les affaires semblent difficiles pour l’équipage néo-zélandais dont la seule consolation est d’avoir un bateau compétitif qui peut laisser croire que tout est possible…

Photo : F.Socha / www.francksocha.com

• FINALE DE LA COUPE DE L’AMERICA, 2ÈME COURSE
- ALINGHI (SUI-64) BAT TEAM NEW ZEALAND (NZL-82) - DELTA 00 : 07
- Alinghi mène 2-0

Au départ, Russell Coutts avait choisi la gauche et Dean Barker plutôt la droite. Le corps à corps a donc été décevant, chacun des skippers parvenant à partir où il voulait.

Une fois de plus, c’est Russell Coutts qui avait raison et, en protégeant la partie gauche plus ventée à chaque fois que les Néo-zélandais revenaient vers lui, il parvenait à virer la bouée avec 12 secondes d’avance sur le bateau noir qui réussit à « limiter les dégâts » malgré un choix de bord moyen.

Immédiatement, on a pu voir les conséquences des différences techniques colossales que l’on avait observées sur les deux bateaux au moment où ils ont été montrés au public il y a une dizaine de jours. Les deux bateaux présentent des performances différentes : Alinghi fait plus de cap, semble sortir des virements de bord plus lentement à moins qu’il ne reprenne moins facilement sa vitesse Vitesse #speedsailing par rapport à Team New Zealand qui, lui, va plus vite en ligne droite en faisant moins de cap…

En revanche, Team New Zealand a semblé plus rapide mais de façon fugitive au vent arrière. La vitesse Vitesse #speedsailing avec laquelle les Néo-zélandais ont réussi à rattraper puis doubler Alinghi dans le premier vent arrière a impressionné tout le monde ! On n’avait jamais vu cela lors de la Louis Vuitton Cup.

Ce que l’on doit attribuer à la différence de pression du vent ou à l’avantage de vitesse de Team New Zealand est difficile à dire.

Mené de 12 secondes à la bouée au vent, Team New Zealand virait la seconde bouée avec 34 secondes d’avance. Une performance que l’on avait vue une seule fois lorsqu’Oracle avait doublé Alinghi dans une manche de la finale de la Louis Vuitton Cup.

Au second près, alors que le vent baissait de 10 à 7-8 noeuds, Alinghi grappillait quelques secondes grâce à une meilleure tactique et un meilleur cap.

Lors du deuxième vent arrière disputé dans un vent plus léger, Team New Zealand ne répétait pas sa performance du tour précédent. Son avance fondait de 26 à 14 secondes sans doute sur des empannages « mal placés ».

Dans le troisième près, l’équipage suisse « retroussait ses manches » et entraînait l’équipage néo-zélandais dans un sanglant duel de virements de bord (33 virements !), rapprochant les virements jusqu’à ce que les deux bateaux soient quasiment arrêtés.

A ce jeu Jeu #jeu éreintant, Team New Zealand augmentait son avance pour la porter à plus de 100 mètres à mi bord de près, puis à 26 secondes à la dernière bouée. Le seul gain pour Russell Coutts était d’avoir réussi à alterner les virements de bord pour repartir une nouvelle fois à l’attaque, sans succès.

L’équipage suisse y croyait encore et en effectuant un « gybe set », c’est-à-dire en envoyant le spinnaker tout en changeant de bord à la bouée, divisait immédiatement son retard par deux. Ils attaquaient Team New Zealand au vent et les forçaient à lofer.

Le bateau néo-zélandais avec un gennaker trop grand et sans doute plus approprié pour le vent arrière, se faisait rapidement rattrapé par les Suisses qui finissaient par les déventer.

Team New Zealand empannait pour s’échapper et reprenait la tête mais une nouvelle fois, les vieux renards, Russell Coutts et Brad Butterworth, forçaient les jeunes néo-zélandais à serrer le vent, des conditions peu favorables à leur gennaker.

A 300 mètres de la ligne, on avait compris : Alinghi gardait une longueur d’avance et triomphait de 7 secondes alors que tout le pays clamait sa déception. Quelle régate historique ! On a assisté à de multiples changements de leader !

Demain, journée de repos qui permettra sans doute aux Néo-zélandais de prendre un peu de recul par rapport aux événements qui se sont accumulés en 48 heures.

Photo : F.Socha / www.francksocha.com


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