Photo : G.Martin-Raget/Promovoile

Une sortie qu’il souhaiterait express car son avance sur Michel Desjoyeaux (Géant) fond comme neige Neige #snow au soleil. 182 milles d’avance pour le Médocain de cœur qui pourraient être croqués en moins de 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures . En effet Mich’Déj’ glisse à près de 20 nœuds, là où Lalou taquine les 7 nœuds… Côté monocoques 60 pieds, la jeune Anglaise sur son Kingfisher a dû monter en tête de mât hier pour réparer sa drisse de spi. Une opération à haut risque en solitaire qui l’a obligée à lever le pied quelques heures. Mike Golding (Ecover) est de nouveau coque à coque et pointe à 4 milles derrière au pointage de 3h TU. La bataille est somptueuse après 2 300 milles de course !   Conditions : Vent Nord-Est de 15 à 20 nœuds pour les premiers avec passages de grains à 30.  

Multicoques

« Cela allume, cela allume… et tu ne sais pas quand cela va s’arrêter… » lâche Stève Ravussin sur son TechnoMarine-Match TV à la vacation du petit matin. Car si les alizés permettent d’ouvrir les voiles et de moissonner les milles, des grains passagers viennent pimenter les jours et les nuits. « J’ai eu 30 nœuds dans un grain il y a quelques instants… Je suis sous grand voile un ris et genaker et il n’y a pas moyen de se reposer ! Je porte en fait un collier autour du cou qui est la commande de mon pilote de manière à pouvoir régler à distance la barre. L’autre fois, je me suis trompé et au lieu d’appuyer sur la touche -1, j’ai appuyé cinq fois de suite sur la -10… Autant dire que j’ai vite grimpé sur le pont » déclare Stève en ponctuant sa phrase par un grand rire. Et s’il prévoit une arrivée jeudi soir ou vendredi matin, il reste des plus vigilants quant à la suite des 1 112 milles restants à courir : « Je sais qu’il peut se passer encore plein de choses et que tout peut arriver jusqu’à 50 mètres de l’arrivée. Mais s’il m’arrive un truc à 50 mètres, je crois que je terminerai à la pagaie ! ». Quoiqu’il en soit, Stève n’arrête pas d’accroître son avance sur l’actuel deuxième Lalou Roucayrol (Banque Populaire). Un Lalou qui n’aime pas du tout la tambouille météo du moment : « Il y avait une chance sur quatre que la dorsale anticyclonique remonte et que le deuxième anticyclone rejoigne le premier et bien c’est fait ! Je suis en train de progresser au près à 5 nœuds en tirant des bords et espère trouver les alizés dans l’après-midi ce qui me permettrait de me caler devant Michel (ndlr : Desjoyeaux sur Géant). Mais l’écart va faiblir considérablement et je vais essayer d’arriver avant lui dans les alizés. Il faut que je fasse hyper gaffe par rapport à la remontée de Michel ! ». Et il a diablement raison Lalou car, là où il progresse à 5 nœuds, Michel plus au Sud est bien installé sur l’autoroute des alizés et taquine les 20 nœuds. Et à ce rythme, Géant pourrait bien croquer son retard de 182 milles en moins de 20 heures sachant que les alizés semblent correctement établis à 26° de latitude et que Lalou pointe ce matin à… 32°. 6° à gagner plein Sud pour Lalou, pas facile ! Michel Desjoyeaux passerait alors de la 3^e à la 2^e place. Incroyable retour dans le match du vainqueur du Vendée Globe qui rappelons-le s’est arrêté à Porto Santo sur l’archipel de Madère pour réparer… Enfin l’information date d’hier soir 19 heures : Bonduelle via son skipper Jean Le Cam a annoncé officiellement son retrait et donc son abandon de cette septième édition de la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum .

En multicoques classe II, c’est toujours Franck-Yves Escoffier (Crêpes Whaou !) qui est en tête. Il compte une « distance de sécurité » de plus de 200 milles d’avance sur Anne Caseneuve (Yachting-casino.com). Comme il le dit : « Sur le papier, cela devrait me suffire pour arriver de l’autre côté mais on ne sait jamais ce qu’il peut se passer ! ». Franck-Yves continue donc son one-boat-show et rien ne semble le troubler sauf les grains violents qu’il essuie de temps à autre…  

Monocoques

C’est hier soir que l’on apprenait que le Kingfisher d’Ellen MacArthur avait connu un petit pépin : « Le lashing qui tient le bout de la drisse de genaker en haut du mât s’est rompu. Donc la drisse sort du mât directement sans revenir par la poulie fixée au point de drisse de la voile. Gros problème. Je ne vois pas comment la remettre en place sans monter au mât... Je n’y crois pas... A chaque fois que l’on prend un peu d’avance, il nous arrive quelque chose qui nous fait revenir en arrière ». Vers 16h15 heure française, Ellen téléphonait à son équipe technique : « J’ai de nouveau un spi et je peux naviguer à fond. Monter en haut du mât n’a pas été trop dur mais en redescendre a été un vrai cauchemar car le bateau roulait de tous les côtés et je n’avais rien pour me tenir. Mais franchement tout va bien. Bon il faut que j’oublie ça et que je me concentre à nouveau sur la course... ». Aussitôt dit, aussitôt fait et Ellen, toujours calé sur la bordure Sud-Ouest de l’anticyclone, compte toujours un peu d’avance sur Mike Golding (Ecover). 4 petits milles mais une position différente sur l’échiquier Atlantique puisque Mike a plongé Sud pour attraper le régime des alizés. « Je ne vais pas tarder à empanner pour venir me caler sur la route des alizés aussi » souffle-t-elle à la vacation de cette fin de nuit. Un re-positionnement important qui lui permettra alors de couvrir et de contrôler Mike alors qu’il reste au compteur 1282 milles à parcourir. Derrière, Joé Seeten sur Arcelor Dunkerque glisse sensiblement à la même vitesse Vitesse #speedsailing que Roland Jourdain (Sill). La remontée fantastique de Bilou bute sur le Dunkerquois qui compte 128 milles d’avance à 4 heures ce matin. Joé suit actuellement un cap au Sud-Ouest pour venir se placer devant Bilou, ce qui lui permettrait de contrôler pleinement sa trajectoire. Vitesse Vitesse #speedsailing et/ou tactique : le cocktail des deux est indéniablement la recette gagnante !

En classe II monocoques, Nick Moloney (Ashfield Healthcare) est en tête devant Mille Visages d’Hervé Vachée. Luc Coquelin (Florys) a rétrogradé à la 4^e place depuis hier matin. L’Australien compte 42 milles d’avance sur ce second nouvelle version.

En classe III monocoques, Storage Tek de Régis Guillemot continue de survoler le classement. Et même si Régis est en colère d’avoir explosé l’un de ses spis, aucun concurrent ne peut l’inquiéter. « C’est vrai que je suis assez tranquille au classement des monocoques Classe III, mais en fait ce sont les 50 pieds avec qui je veux aller jouer. Au fait, vous connaissez la position de Nick Moloney ? ».

Pierrick Garenne

ANALYSE METEO SITUATION DU JOUR

 Le régime d’alizés est toujours bien établi pour les concurrents de tête ainsi que pour ceux qui ont fait escale à Madère.
 Les poursuivants sont toujours dans un régime anticyclonique. La dorsale qui a ralentit Lalou Roucayrol sur Banque Populaire ces dernières 48 heures se déplace légèrement vers le sud, ce qui ne lui facilite pas la tâche.
 Les premières estimations donnent une arrivée entre jeudi soir et vendredi matin (heure de Pointe à Pitre) pour le premier multicoque.