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Route du Rhum • point course

Ravussin, MacArthur et Golding creusent encore l’écart dans les alizés

Bonne fortune pour Desjoyeaux, mauvaise pour Roucayrol

lundi 18 novembre 2002Information Route du Rhum

L’anticyclone des Açores est en train de jouer les gardes-barrières. Incontestablement, il vient d’offrir une jolie prime aux premiers, à ceux qui ont su sortir sans dommage d’une semaine de tempête. Il a donc ouvert grand sa porte aux étraves affûtées de Stève Ravussin (TechnoMarine - Match TV) côté multis 60’ et à celles de l’inséparable couple anglo-saxon, Ellen MacArthur (Kingfisher) et Mike Golding (Ecover) du côté des monocoques.

Nick Moloney toujours en tête en classe 2 monocoques
Photo : G.Martin-Raget/Promovoile

Tous trois, bien poussés par un vent de secteur Nord-Est d’environ 20 nœuds, creusent l’écart face à leurs concurrents directs. Lalou Roucayrol (Banque Populaire), pris dans la nasse, n’a plus que ses yeux pour pleurer, bien conscient que son option n’est désormais plus la bonne et Roland Jourdain (Sill), pourtant auteur d’un retour magnifique en tête du classement monocoque, sait bien que devant, les vents sont encore plus favorables. Franck-Yves Escoffier (Crêpes Whaou), en tête de sa Classe 2 multicoque depuis 8 jours, a lui aussi touché la prime. Ses adversaires directs sont bloqués dans les calmes. La Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum est impitoyable et ne laissera aucun répit aux 32 skippers qui font route actuellement vers la Guadeloupe.

Michel Desjoyeaux (Géant) est d’humeur joyeuse lorsqu’il décroche son téléphone, installé sur le flanc tribord du long boyau de sa coque centrale. Pour la première fois, il goûte aux joies de la glissade sous genaker sur son multicoque tout neuf. De plus, Michel a l’immense plaisir de constater que son pilote automatique barre aussi bien que lui. A l’entendre, c’est incontestablement la belle vie. « Le pilote est réglé en mode vent. Je descend à 151° du vent réel, explique Michel, tout en stipulant bien qu’il se balade partout sur le bateau avec deux écoutes à la main. Histoire Histoire #histoire , en cas de survente, de pouvoir choquer en grand la grand-voile ou le genaker afin de ne pas rejoindre la trop longue liste des trimarans culbutés.

La joie de Michel s’explique également par la mauvaise fortune de Lalou Roucayrol (Banque Populaire). « Cela na pas évolué comme on le pensait, lâche, un rien désabusé, Lalou. C’était pas le bon wagon et j’aimerais bien savoir exactement quand je vais en sortir ». Sous un vent de nord 6 à 10 nœuds, il tire des bords de vent arrière dans cette molle, avec une grosse houle qui le ballote dans tous les sens, ce qui n’est pas bon du tout pour le moral. Son avance sur Géant est en train de fondre comme neige Neige #snow au soleil. Le sort de la deuxième et troisième marche du podium, avec un Marc Guillemot (Biscuits La Trinitaine-Ethypharm) en embuscade, est loin d’être réglé.

Du côté des monocoques, Roland Jourdain (Sill), l’inverse de Michel Desjoyeaux, son ex-partenaire de nombreuses compétitions, avoue s’accrocher à son « guidon » pour exploiter au mieux l’alizé qui le propulse depuis son escale à Porto Santo. Sa remontée au classement va désormais être plus laborieuse et la 3e marche du podium, celle actuellement occupée par Joé Seeten (Arcelor-Dunkerque), il va falloir la chercher, milles après milles. Cette lutte de chiffonnier ne laisse également aucun répit à Ellen MacArthur (Kingfisher). « Nous ne sommes pas encore vraiment dans l’alizé. Ce sera réellement pour demain. Le vent est encore très changeant, il passe de 19 à 29 nœuds, explique Ellen, rivée elle aussi à sa barre.

Derrière, en revanche, c’est la soupe à la grimace pour Miranda Merron (Uuds) ou encore Mike Birch (Tir Groupé-Montres Yema). Notre vétéran de la course se bat, comme Mirranda, dans du tout petit temps. En proie à des soucis de pilote automatique, Mike réussi à se confectionner un siège qui lui permet de rester de longues heures derrière son immense barre à roue. « Je ne suis pas très content de moi, avoue le vainqueur de la première Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum , tout à sa régate. Je suis descendu trop dans le Sud alors que j’aurais dû gagner plus dans l’Ouest avant les Açores ». Et quand on demande à Mike si cette édition est la plus dure qu’il ait disputé, lui le seul marin au monde à les avoir toutes faites, notre canadien de légende ne peut s’empêcher d’éclater de rire. Sans aucun doute, il a connu nettement pire mais il est aujourd’hui, et pour la première fois sur cette course, sur un monocoque et non un multicoque. Ce qui change bien évidemment la donne… 


Jean-François Durand, sur son monocoque de 50 pieds Défi Vendéen, a jeté ce matin, à 8h13, l’éponge. En panne de pilote automatique, Jean-François, qui s’était déjà arrêté et qui occupait la dernière place de sa classe, connaissait également des soucis avec son moteur, donc des problèmes de batteries. Défi Vendéen est le 24e abandon de cette septième édition de la Route du Rhum. Jean-François adonc mis le cap sur les Sables d’Olonne, son port d’attache.

Philippe Monnet et son équipe ont réussi, dans des conditions périlleuses, le sauvetage de Sopra Group. Depuis hier dimanche, le trimaran rouge et blanc flotte à nouveau à l’endroit. Pour l’instant réfugié dans une des baies de la pointe du cap Finisterre, Sopra Group devrait être remorqué d’ici peu dans le port de Vigo. Son transfert sur Lorient Lorient L’actualité du port de Lorient et de sa région. devrait se faire, ensuite, par cargo. En tous cas, Philippe Monnet travaille déjà à la remise en état de sa monture, histoire Histoire #histoire d’attaquer, de bon pieds et le plus tôt possible, la saison 2003.

Depuis ce matin 6 heures, Sergio Tacchini, le trimaran devenu Prao de Karine Fauconnier, est en remorque, cap sur Madère. Logiquement, il ne peut plus rien arriver de fâcheux à ce bateau, tout risque de piratages ou d’abordages avec un autre navire étant désormais écarté.

Le bateau de la SNSM, à son tour, a besoin d’aide. Alors qu’il avait démarré la course en leader de la flotte, le bateau SNSM voit ses poursuivants le dépasser un à un. Même s’il a renoncé à ses rêves de « podium », il espère que des « euro-alizés » le mèneront le plus proche possible de la Guadeloupe. Pour une fois, c’est lui qui a besoin d’être secouru….

Sa position, ce matin à 7 heures est :44° 15 N et 20° 30 W. Cap au 250 ° . Rappelons que pour chaque Euro versé, le bateau virtuel de la SNSM avance de 10 mètres. Pour participer à cette régate, connectez-vous sur http://www.10metres1euro.org.

Nicolas Raynaud  


- Stève Ravussin (Technomarine) : « Mon pilote ne marche pas aussi bien que celui de Mich et j’ai toujours la télécommande autour de mon cou, au cas où ! Hier j’ai passé entre 8 et 10 heures à la barre, tant que je prends du plaisir, je continue sinon ça ne sert à rien. »

- Yvan Bourgnon (Rexona Men) : « Nous devrions prendre une décision cet après midi pour le remorquage mais les conditions étant assez exécrables et les prévisions peu propices, je ne peux pas encore me prononcer. »

- Régis Guillemot (Storagetek) : « J’ai un peu de mal à me dire que je suis en course. Les conditions sont superbes mais je ne suis pas à l’abri d’un grossissement de l’anticyclone qui viendrait me bloquer. Marco (Ndlr : Marc Guillemot, son cousin) est passé à 20 milles de moi mais malheureusement nous n’avons pas pu prendre le petit déj ensemble. »

- Miranda Merron (UUDS) : « Je suis de mauvaise humeur ce matin. Je fais un cap au sud alors que la Guadeloupe est à l’ouest et le nombre de milles me séparant de l’arrivée ne diminue pas beaucoup. J’ai dû affaler le gennaker et malheureusement l’enrouleur ne fonctionne plus. Je l’ai lainé pour pouvoir le réutiliser mais ce sont beaucoup d’heures de travail pour rien. »

- Franck Yves Escoffier (Crèpes Whaou !) : « J’ai eu de la chance, j’ai réussi à passer sans trop de mal cette zone de calme qui semble faire des dégâts derrière moi. Le bateau marche entre 10 et 15 nœuds dans les surfs mais il y a un truc devant qui se décale qu’il va falloir contourner pour ne pas se faire piéger. »

- Jérôme Thiriez (Passion Entreprendre) : « Enfin j’ai le temps de me raser de me laver et de soigner un peu l’intérieur du bateau. Je n’ai pas eu le temps de lire la moindre ligne d’un livre depuis le départ, je préfère récupérer du sommeil pour pouvoir attaquer encore dans les Alizés. »

- Claude Thelier (Archipel Guadeloupe) : « J’ai fait la même route que Géant qui est parti 12 heures avant moi de Madère, mais malheureusement pour moi je suis bloqué dans une molle. J’ai touché un peu d’Alizés au départ mais depuis quelques heures je n’ai que 5 noeuds de vent. J’ai envoyé le spi asymétrique, ça marche un peu mieux mais ce n’est pas encore le top. En plus c’est la première fois que je fais du portant avec ce bateau, j’ai hâte d’avoir de l’air pour le tester. »

- Roland Jourdain (Sill) : « Il y a quand même pas mal de boulot sur ces bateaux au portant, c’est tout de même mieux à deux. Le vent est trop instable pour se reposer. Je suis sans cesse obligé de manœuvrer car le vent est instable en force et en direction. Je pense que dans 24h les Alizés seront bien présents mais il faut attaquer dès maintenant et ne pas avoir d’état d’âme ».

- Lalou Roucayrol (Banque Populaire) : « Vivement que je sorte de la pétole, j’en ai ras le bol. Je n’arrête pas d’empanner pour garder le rythme et pouvoir accrocher Mich, mais pour le moment il faut que je préserve le matériel. Je suis capable de naviguer à 14 nœuds sous genaker, puis 30 secondes après de me retrouver complètement scotché pendant ½ heure, il y vraiment de quoi s’énerver. »

- Elie Canivenc (Leasecom) : « N’ayant droit qu’à deux escales de 72h, j’ai été obligé de sortir du port, d’appeler le comité de course puis de revenir au port pour pouvoir continuer mes réparations, tout en étant toujours en course. La date butoir étant mercredi midi, il me faut impérativement avoir terminé les réparations. Ca fait chaud au cœur de recevoir des encouragements. J’ai hâte de reprendre la mer pour terminer cette belle histoire et surtout me retrouver classé de l’autre côté. »

- Ellen Mac Arthur (Kingfisher) : "Je ne suis pas loin de tirer le dernier bord avant de sortir de la zone de l’anticyclone. C’est assez physique car je force la marche mais je prends toujours autant de plaisir. »

- Mike Birch (Tir Groupé-Montres Yéma) : « Je n’ai pas emporté assez de livres, car avec le peu de vent qu’il y a ici j’en ai encore pour un bout de temps. Sinon tout va bien à bord, j’attends le vent en buvant du thé. »

- Francis Joyon ( Eure et Loir-Lorénove) : « Nous faisons route à 7 noeuds, direction la Bretagne avec Eure et Loir en remorque. Je ne pensais pas que mon bateau pouvait prendre autant d’eau. Jute avant de le quitter il devait y avoir environ 20 tonnes d’eau à bord. Le retournement s’est fait très rapidement. On a commencé à 8h du mat, à midi tout était terminé. Par contre, il nous a fallu 9 heures pour le vider. »  


Classement du Lundi 17 novembre 2002 à 16 heures françaises (15 H UTC)

Multicoques 60’ ORMA
- 1 - TechnoMarine Match TV - Steve Ravussin - 1289 milles de l’arrivée
- 2 - Banque Populaire - Lalou Roucayrol - 1690
- 3 - Géant - Michel Desjoyeaux - 2006
- 4 - Biscuits La Trinitaine - Ethypharm - Marc Guillemot - 2134
- 5 - Bonduelle - Jean Le Cam - 3151  

Monocoques 60’ IMOCA
- 1 - Kingfisher - Ellen McArthur - 1408 milles de l’arrivée
- 2 - Ecover - Mike Golding - 1440
- 3 - Arcelor - Dunkerque - Joé Seeten - 1837
- 4 - Sill - Roland Jourdain - 1960
- 5 - 60e Sud - Didier Munduteguy - 2035
- 6 - Garnier Belgium - Patrick De Radiguès - 2110
- 7 - Un Univers de Services - Miranda Merron - 2174
- 8 - Tir Groupé - Montres Yéma - Mike Birch - 2354
- 9 - Dinan Pays d’Entreprises - Frédéric Lescot - 2459
- 10 - Ciments St Laurent - Ocean - Georges Leblanc - 2522
- 11 - Leasecom Y-mag - Elie Canivenc - 3168
- Non localisé sur ce flux L’Heautontimoroumenos - Antoine Koch - 
- Non localisé sur ce flux Millimages - Gédéon - Patrick Favre -   

Monocoque Classe 1
- 1 - Ville de Dinard - Bruno Reibel - 2468 milles de l’arrivée  

Monocoques Classe 2
- 1 - Ashfield Healthcare - Nick Moloney - 2138 milles de l’arrivée
- 2 - Mille Visages - Hervé Vachée - 2194
- 3 - Florys - Luc Coquelin - 2206
- 4 - Branec III - Roger Langevin - 2210
- 5 - Laiterie St Malo - Clément Surtel - 2361
- 6 - Adecco Etoile Horizon - Bob Escoffier - 2638  

Monocoques Classe 3
- 1 - Storagetek - Regis Guillemot - 2216 milles de l’arrivée
- 2 - Passion Entreprendre - Jérôme Thiriez - 2405
- 3 - Grain de Soleil - Etienne Svilarich - 2460
- 4 - Fantasy - Forest - Alain Grinda - 3445  

Multicoques Classe 2
- 1 - Crepes Whaou ! - F. Y. Escofier - 1665 milles de l’arrivée
- 2 - Yachting - casino.com - Anne Cazeneuve - 1894
- 3 - Vaincre la mucoviscidose - Hervé Cleris - 2285
- 4 - Archipel Guadeloupe - Claude Thelier - 2321
- 5 - Lehning - Lapeyre - Blanchet - Gourbeyre - P.Y. Guennec - 2524


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