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Louis Vuitton Cup

Quarts de finale : Alinghi choisit Prada ; Victory Challenge choisit Areva

Programme des quarts du 12 au 19 novembre prochain

lundi 4 novembre 2002Christophe Guigueno

Les vainqueurs des ’Top’ et ’Bottom Leagues’ ont annoncé le nom des challengers qu’ils ont choisi d’affronter lors des quarts de finale. Sans surprise, Les Suisses régateront face aux Italiens quand les Suédois tenteront de battre les Français lors de deux quarts entre défis européens. Les autres régates se joueront entre Américains et Anglais...

Les régates des quarts de finale divisés en top league (quatre premiers des Round Robins) et bottom league (quatre derniers) commenceront le 12 novembre prochain. Cette fois-ci, chaque syndicat ne rencontrera qu’un seul adversaire au meilleur des sept régates (le premier à remporter quatre points s’impose).

Conformément au système de qualification de cette édition de la Louis Vuitton Cup, les deux vainqueurs de la Top League se rencontreront en demi-finale. Les deux autres ne seront pas éliminés et rencontreront les deux vainqueurs de la Bottom League lors des quarts de finale de repêchage. C’est ce qui est appelé le système de qualification à double chance... Les deux perdants de la Bottom League, par contre, seront éliminés définitivement.

  LES TOP LEAGUE

Photo : C.Borlenghi / Sea&See.it

- 1er quart : Alinghi (SUI) - Prada Luna Rossa (ITA)

Vainqueur du classement cumulé des Round Robins, les Suisses d’Alinghi ont choisi de rencontrer les Italiens de Prada. Ce match entre défis Européens assurera donc la présence d’un challenger européen en demi-finale où il rencontrera forcément un des deux grands défis Américains. Ce match sera aussi une revanche de la Coupe de l’America 2000 où Russell Coutts avait infligé quatre défaites consécutives à Francesco De Angelis (Dean Barker avait apporté le cinquième et dernier point).

Si Alinghi est le grand favori de la Louis Vuitton Cup en raison de ses moyens financiers et de la présence de Russell Coutts au poste de barreur et skipper, le résultat de cette régate reste incertain. Sévèrement battus en 2000, les Latins ont une revanche à prendre. Mal partis lors du premier Round Robins, les hommes de Patrizio Bertelli (Prada) n’ont perdu qu’un match lors du second tour face à OneWorld. Ils sont donc sur une phase de progression importante et vont peut-être pouvoir sortir ITA 80, leur second bateau récemment modifié. Enfin, Coutts et Bertarelli ont refusé d’affronter De Angelis et Bertelli lors du dernier match du Round Robin 2… histoire Histoire #histoire de ne pas donner de repères aux Italiens avant leur confrontation. De toute manière, l’enjeu n’est pas trop important puisqu’il n’y a pas de disqualification possible pour les deux syndicats. Le but sera donc de s’imposer psychologiquement face aux autres challengers en s’assurant la place de numéro 1 des quarts.

A noter que le vainqueur ce match, comme celui du match entre Américains, sera directement qualifié en demi-finale. Ceci implique que les deux syndicats ne régateront pas pendant que les autres participeront aux quarts de rattrapage. Ce sera alors l’occasion de travailler sur leurs bateaux et de les faire progresser plus rapidement que les autres défis pris par le temps.

Photo : Franck Socha

- 2e quart : Oracle BMW Racing (USA) - OneWorld (USA)

Un match entre le Golden Gate Yacht Club et le Seattle YC ! Les deux syndicats américains ne s’aiment pas trop de part les personnalités des hommes qui les soutiennent et sont très proches en performances. Sur l’eau, OneWorld fut invincible pendant le premier Round Robin mais s’est incliné trois fois lors du second, face à Alinghi et Oracle justement. De plus, ce n’est pas pour rien que Coutts n’a pas choisi un de ces défis en quart de finale et qu’il préfère faire encore progresser ses bateaux et ses hommes avant d’affronter l’un de ces deux grands challengers.

L’issue du match est encore plus incertaine que le précédent. Oracle BMW Racing, depuis le retour à bord de Chris Dickson - qui a laissé quand même la barre à Peter Holmberg - a très largement progressé lors du second Round Robin pour ne perdre qu’un match face aux Italiens... Leurs plans Farr Yacht Design font peur. Ajoutons à cela que San Francisco a déjà gagné la Coupe avec Bill Koch et America 3... Avantage au Club du sud-ouest sur celui du nord-ouest ?

 

LES BOTTOM LEAGUES

Photo : Franck Socha

- 3e quart : Victory Challenge (SWE) - Le Défi Areva (FRA)

’Vainqueurs’ des séries de la deuxième moitié du classement, les Suédois n’ont pas démenti la réputation qu’ils s’étaient acquise lors de leurs entraînements et affrontements accumulés à Auckland bien avant le début de la Louis Vuitton Cup. Et c’est dans ce domaine qu’ils possèdent un bon atout face à leurs adversaires de cette Bottom League. Les Américains de Stars and Stripes, comme les Italiens de Mascalzone Latino (éliminés) et les Français d’Areva n’avait pas eu (ou choisit) cette possibilité. Ils le payent cher.

Il est donc peu surprenant de voir les hommes de feu Jan Steinbeck choisir les Français lors de leur match de quart de finale. Mais attention, Luc Pillot et ses frenches ont le vent en poupe. Leur qualification obtenue à l’arraché les a remotivés. Pourtant, loin des performances des éditions précédentes, les jaunes ont bien progressé au fil des régates pour combler petit à petit une part de leur grosse faiblesse, le manque d’entraînement. Face aux Suédois, dans ce second match entre défis européens, ils auront fort à faire mais disposeront quand même d’une petite chance.

Attention, le défi qui perd rentre à la maison. La pression sera donc beaucoup plus importante dans cette Bottom League que dans la Top League ! Dans ces conditions, les surprises, toujours présentes lors des Louis Vuitton Cup, se joueront des classements. A moins que le nouveau de format de qualification ne laisse aucune place au hasard... Avantage en tout cas aux Suédois...

Photo : Franck Socha

- 4e quart : Stars & Stripes (USA) - GBR Challenge (GBR)

Le New York Yacht Club aime bien les Anglais. Il leur a subtilisé la Cup en 1851 et depuis, les Britanniques ne l’ont vue qu’en photo ! Pour Peter Harrison, ce match est donc l’occasion de montrer la valeur de son défi, chez lui en Angleterre. S’il s’impose, il aura rempli sa mission et pourra rentrer la tête haute dans son pays pour y réunir les moyens nécessaires pour revenir lors de la prochaine édition et tenter de la ramener à Cowes ! En cas de défaite, tout sera plus difficile.

Face aux hommes de Dennis Conner, l’affaire sera hardue mais possible. Les Stars and Stripes ne sont pas au mieux de leur forme. Lors de leur dernière confrontation, Wight Lightning s’est imposé de 46 secondes. Petit avantage donc pour le bateau blanc.


Les Commentaires

- Luc Pillot - Areva (skipper) : « On était sûr de rien. A mon avis, les Suédois ont hésité. Nous avons montré nos forces et nos faiblesses dans ces Round Robins mais les Suédois, on les connaît bien. Nous avons beaucoup régaté contre eux ici et dans le monde. On les a souvent battus. Ils ont beaucoup travaillé, beaucoup navigué pour cette compétition et ils ont bluffé tout le monde. Aujourd’hui, je pense qu’ils tirent le maximum du potentiel de leur bateau. Dans les Round Robins, on a eu des matches difficiles mais on a été au contact sur les premiers bords. Il faut qu’on passe devant aux premières bouées et ils auront plus de mal à exprimer leur vitesse. On a de vraies chances à défendre. Il s’agit de trouver pleins de sources de progrès pendant les jours à venir. On est capable de les battre. C’est notre job de le penser. C’est notre job de le démontrer sur l’eau. »

Source Le Défi

- Michel Bonnefous - Alinghi (Dr exécutif) : « Le choix a été difficile à faire car il s’agit de trois équipes de très haut niveau. Nous avons choisi Prada en tenant compte de tous les paramètres concernés. Le choix s’est avéré difficile, mais nous pensons que Prada est l’adversaire le plus logique pour nous à ce stade de la compétition. Nous nous attendons à une série de matches extraordinaires, qui vont certainement susciter beaucoup de passion en Europe. »

- Bernard Labro - Alinghi (équipier) : « Les matches face à Prada vont être extraordinaires, car Prada est une équipe très forte et soudée. Ils se sont entraînés sans relâche depuis la dernière Coupe de l’America et la qualité de leurs manoeuvres est impressionnante. Nous allons essayer d’aborder ces matches comme tous les autres, en étant très concentrés du début à la fin. »

- Grant Simmer - Alinghi (design team) : « Prada est l’équipe dont les bateaux ont le plus évolué depuis le début de la compétition. Il y a de nombreuses interrogations car nous ne savons pas avec lequel de leurs voiliers ils vont naviguer. Notre objectif demeure de progresser, et de continuer à évoluer au fil des matches. »

Source Alinghi

- Peter Harrison - GBR Challenge (CEO) : "Ce sera un match très serré entre nous et le Team Dennis Conner qui dispose d’une très grande expérience tant en design qu’en nombre de campagnes accumulées sur 35 années. Et bien que je reste conscient du fait que nous nous présentons pour la première fois depuis 15, le talent et la compétence de notre équipe feront que nous seront prêts. Ce sera d’ailleurs un combat symbolique pour le GBR Challenge qui va revivre une des plus vieille opposition du sport ! Le New York Yacht Club a été le concurrent d’un grand nombre de clubs britanniques depuis qu’ils ont remporté le trophée en 1851."

Source GBR Challenge

- Francesco de Angelis - Luna Rossa (skipper) : "Le choix d’Alinghi n’est pas une surprise. Le fait est qu’en terminant dans les quatre premiers, nous allions forcément rencontrer un adversaire très fort. Alinghi nous a choisi. Mais tôt ou tard, nous aurions dû le rencontrer. Maintenant, un semaine importante de travail nous attend avec la modification d’ITA 80. Pendant cette semaine, nous allons devoir choisir notre bateau pour rencontrer Alinghi et faire une série d’essais qui seront très important pour e futur proche. C’est un match difficile, mais cela va nous apporter un bilan immédiat sur l’avancée de notre programme."

Source Prada Luna Rossa



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