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Solitaire du figaro

Petit au large des Côtes d’Armor

Wednesday 28 August 2002Information Solitaire du Figaro

Encore de la pétole, toujours plus de suspense. Après le passage d’Ouessant, les solitaires ont été cueillis par les vents mollissants et plus aléatoires générés par une belle dorsale. Rajoutez les courants et toutes les conditions sont réunies pour donner le coup d’envoi d’un énième départ. Tout reste à faire et la régate bat son plein entre les prétendants à la victoire qui mesurent que le sort de la course se jouera dans les ultimes longueurs. Au coeur du Raz Blanchard qui a plus d’un mauvais tour dans la Manche !

La tempête du golfe de Gascogne, qui a mis à rude épreuve tous les bonhommes et la seule femme de la flotte, c’est fini. L’île d’Ouessant laissée dans les tableaux arrières, les solitaires ont entamé la deuxième partie de l’étape et sont entrés dans un nouveau système météo. Changement de décor. Le baromètre a pris du grade à mesure que le ciel s’est dégagé et la mer assagie. L’heure est venue de continuer sa route une dorsale sur le dos et de nouvelles conditions entre les mains : un flux de nord-nord ouest mollissant avec une rotation à gauche attendue en fin d’après midi. Peu de vent et beaucoup de courants, voilà les nouveaux ingrédients qui composent le menu météo des solitaires. Le calme après la tempête avec la présomption qu’Eole aura tendance à couper peu à peu les ventilateurs et faire n’importe quoi. Comme pour jouer le sort de toute la course à la loterie des derniers milles.

De quoi compliquer le jeu des ETA. De quoi aussi miner le moral des échappés d’Ouessant qui voient la flotte revenir et les écarts péniblement construits fondre sous le soleil revenu. Les voiles claquent, les spis se dégonflent et les nerfs des solitaires au bout de l’épuisement font des pelotes. Sacrée Solitaire du Figaro Solitaire du Figaro #LaSolitaire qui persiste à annoncer le nom de ses vainqueurs sur la ligne d’arrivée de la dernière étape. " Façon but en or ", comme dirait Gilles Chiorri (32 01 de Météo Consult) ! Avec ce nouveau resserrement au gré des faibles risées, chacun abat ses cartes. La tête de flotte progresse toujours dans un mouchoir de moins de 4 milles, emmenée à 14 heures par Ronan Guérin (Saint-Nazaire - Escal’Atlantic). A 100 milles de l’arrivée, parmi les huit prétendants au podium général, Kito de Pavant (Malice), Gilles Chiorri, Vincent Riou (PRB), Jérémie Beyou (Delta Dore) " tiennent toujours la marée ". Tous chassent les risées du bonheur. Quitte à prier les dieux du ciel et de la mer, quand on ne sait plus à quel saint se vouer pour se départager les uns des autres. Fine barre et affûté en météo, Gilles Chiorri a, lui, pris légèrement le large pour se caler plus à l’ouest, à 5,6 milles de Ronan Guérin et les autres plus calés sur la route directe. Sans doute pour attraper dans ses voiles le vent qui doit revenir par l’ouest. Un coup en tête, il pointe désormais en huitième position! En embuscade, prêt à attaquer.

A bord des Figaro Bénéteau, la fatigue commence à se faire sentir après plus de 48 heures de lutte contre le vent musclé et la mer démontée. Chacun doit une énième fois puiser dans ses réserves pour trouver l’énergie nécessaire pour jouer des vents évanescents, avant le passage crucial du Raz Blanchard et ses courants survoltés qui atteignent volontiers les 9 noeuds. D’après les experts locaux, à partir de 10 heures demain matin, les portes s’ouvriront pour laisser passer la flotte. Voilà qui laisse penser que les premiers devront peut-être mouiller cette nuit au passage de Guernesey. Ce n’est donc pas avant midi qu’on connaîtra enfin les grands vainqueurs de La Solitaire du Figaro Solitaire du Figaro #LaSolitaire . Une seule certitude : le suspense surfe sur la vague du paroxysme en pleine Manche désespérément plate !

Echos du large

Kito de Pavant (Malice) : " Pas facile à gérer ! "
- " On a très peu de vent et il reste 100 milles. Tout ça, ça commence à être long et on n’arrivera pas avant 24 heures. Va falloir être fort jusqu’au bout. On a vraiment des conditions incertaines, très aléatoires : peu de vent, du courant et des algues. Pas facile à gérer ! Mais je suis bien placé et je pouvais difficilement faire mieux. Je me bagarre avec Jérémie Beyou, l’un de mes plus dangereux concurrents. Je n’ai jamais passé encore le Raz Blanchard. Je n’ai pas d’appréhensions particulières, ce sera difficile pour tout le monde. "

Jérémie Beyou (Delta Dore) : " Je parle au petit Jésus ! "
- " J’espère qu’on va avoir un peu de thermique, parce que là, c’est n’importe quoi. J’avais bossé dur à Ouessant pour creuser un peu l’écart et tout le monde revient. Je suis un peu vert, comme on dit ! Kito s’accroche comme une bernique à son rocher et Chiorri tente des petits coups façon méditerranéen. Maintenant, ça fonctionne au coup de bol, à la loterie. Je parle au petit Jésus, je lui demande une petite risée pour Beyou ! Mais il ne m’écoute pas ! Mais bon, on arrive chez moi dans mon territoire et ça va ch. ! "

Eric Drouglazet (David Olivier) : " Quelle risée ? "
- " C’est l’incertitude. On ne sait pas trop par quel côté ça va rentrer. Il faut être dessus. On ne sait pas quelle risée fera gagner. Comme d’habitude quand je suis devant, ça revient par derrière. Et dire que quand j’étais derrière, ce n’est pas revenu ! Franchement, je manque de réussite sur ce Figaro. Là, l’air à l’air de rentrer un peu, ça avance bien. Heureusement, j’ai pas mal enquillé de sommeil et le but, c’est de mettre les concurrents dans le rouge. Pour corser le tout, il y a des algues - des tagliatelles, on dit - J’ai perdu trois places en allant les retirer ! "

Gildas Morvan (Cercle Vert) : " Pointé par un pêcheur ! "
- " C’est le calme après la tempête. J’ai un peu raté mon approche d’Ouessant. J’ai devant Bostik Findley et Petit Navire, et derrière Thales et Galinette. Tout reste à faire. On est assez groupé. Dans le petit temps, il peut se passer des choses entre Guernesey et le Raz Blanchard. Le vent est instable et les conditions propices aux attaques nord/sud. J’ai eu une panne d’Argos, mais ce matin j’ai été pointé par un pêcheur de l’Aber Wrac’h ! "



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