Solitaire du Figaro
Audigane : Avec l’aide de… d’Yeu !
Doublé brestois aux Sables
mercredi 14 août 2002 –
Sébastien Audigane en rêvait depuis plusieurs années. Il vient de la faire : décrocher cette victoire qui manquait tant à son palmarès. Ce régatier de 34, formé à l’école de la voile olympique avant de rejoindre le circuit des Figaristes, est aussi devenu un fidèle équipier de Sill, le monocoque de 60 pieds de Roland Jourdain. Absent l’année dernière, il avait jeté son sac à bord de Geronimo, le maxi-trimaran d’Olivier de Kersauson, pour la grande chasse aux records marquée notamment par la conquête infructueuse du Trophée Jules Verne. Talentueux et discret, le « Grand Seb’ » - il mesure 1,95 m - savoure cette première victoire qui vient à point alors qu’il n’a pas bouclé son budget pour la course et que ses voiles restent désespérément vierges de tout sponsor. Il l’a partage d’abord avec sa compagne Carole, très émue sur les pontons de Port Olonna et qui endosse volontiers à ses côtés tous les rôles… dont parfois celui de préparateur.
Cette victoire, quand l’avez vous construite ?
« C’est à l’île d’Yeu. C’est le coup d’Yeu ! Tout le monde se doutait que l’étape se jouerait dans ses quartiers. C’est assez marrant parce qu’il y deux ans, j’étais déjà passé par là avec Christophe Lebas et Jean-Baptiste L’Ollivier, on avait pris une option à cet endroit là. Mais si Christophe avait remporté l’étape, cela avait plus mal fini pour moi ».
A l’île d’Yeu, n’avez-vous pas hésité à prendre la voie du large ?
« Toute la nuit, j’étais avec Philippe (Vicariot). J’avais fait une bonne sieste et un bon repas. J’ai vu que les autres étaient « empétolés » et je me suis dit qu’à un moment donné, il faut attaquer. Philippe a peut-être hésité et je crois que Gilles (Chiorri) a fait demi tour pour revenir au large. J’ai souvent hésité par le passé à tenter un tel coup et je m’étais dit : « stop, on arrête de jouer les bons élèves de Port-La Forêt. Ils se marquent trop même si cela demeure une bonne façon de naviguer aussi.
Au départ, vous disiez pourtant que vous seriez content de terminer dans les cinq ?
« Forcément, c’est tellement délicat et aléatoire que personne ne peut dire avant qu’il va gagner. D’ailleurs, cela ne m’étonnerait pas qu’il y ait un vainqueur différent par étape. La course est tellement ouverte que cela prouverait la réelle homogénéisation du circuit des solitaires, qui touche le meilleur niveau. Mais peut-être que ce sera pour moi la victoire déclic. »
Quel est votre premier sentiment à l’issue de cette victoire ?
« Une immense satisfaction, ça fait tellement longtemps, trois-quatre ans au moins, que j’y pensais. Celle là, elle est bien sûr pour mon fils Saïk, qui a 4 ans aujourd’hui… dire que je ne suis jamais là pour son anniversaire. »
Temps de course :
1. Audigane Sébastien (Sports Sans Frontière) : arrivé le 14/08 à 19h19’05’’
2. Vicariot Philippe (Thales) : à 5’10’’
3. Chiorri Gilles (32 01 de Météo Consult) : à 8’07’’
Laure Faÿ
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