Chapeau bas, messieurs les petits hommes rouges ! Cela fait seulement 22 heures que Roland Jourdain (Sill Plein Fruit) et ses hommes ont pris la tête de la course et voilà qu’ils ont moissonné en moins d’une journée une quarantaine de milles d’avance. « Cela s’est fait d’abord petit à petit explique Bilou. Hier, on était encore au contact mais nous sommes passés en tête à la sortie de la nuit. Et le tout petit peu que tu as d’avance, tu touches un demi nœud de plus de vent que l’autre et tu t’éloignes. Je voulais que l’on se place plus nord pour toucher le flux de Mistral et c’est ce que l’on a fait. Et à la tombée du soleil, on a empanné et touché la bascule ! ». Et c’était parti… Vent de travers, mer plate, 40 nœuds dans la nuit et des pointes de vitesse Vitesse #speedsailing à 20/21 nœuds, Sill Plein Fruit engloutit les milles là où les autres se battent encore dans les petits airs… « Cela fait seulement vingt minutes que l’on a touché 25 nœuds de vent » glisse impuissant Dominique Wavre (Temenos) relégué à… 81,7 milles du leader, lui qui était à 5,9 milles de Sill Plein Fruit hier matin 7 heures ! De plus, il a subit une avarie de latte de grand voile qu’il ne peut plus réparer : « Nous allons terminer avec une latte cassée et j’espère qu’elle ne va déchirer la toile… Mais nous n’avons plus les moyens techniques de réparer à bord ! ».

« Ce n’est pas une mauvaise surprise ce classement lâche Bernard Stamm (Bobst Group-Armor Lux). C’est normal : quand tu touches un vent plus frais devant, tu fais vite du trajet ». Il poursuit aussitôt : « Mais rien n’est terminé, il y a encore le golfe de Gênes. C’est sûr que si le vent reste comme cela, il n’y aura pas grand chose à faire ! ».

« Les champs de vent disent la vérité pour une fois depuis hier soir poursuit de son côté Roland Jourdain (Sill Plein Fruit). Aussi si on les croit, le vent devrait passer ouest en mollissant à 15 nœuds mais il reste cette inconnue sur les 15 derniers milles ». Mais pour l’instant, l’ambiance est à l’humidité : « C’est thalasso permanente. Nous sommes sous pilote automatique et cloîtrés sous l’abribus à surveiller les réglages. Il est impossible de rester dans le cockpit tellement il est submergé et remplis d’eau de mer. Nous sommes même passés à côté d’un cargo qui était à la cape et qui n’avait pas dû allumer son radar... ». Et si derrière l’ambiance pourrait être grognon à bord de Bobst Group-Armor Lux, on sent que Bernard Stamm est content des conditions humides du moment : « Nous sommes sous solent et grand voile à deux ris. Nous marchons à 18 nœuds. Nous sommes souvent sous l’eau mais cela glisse bien. C’est clair que cela change des 3 ou 4 nœuds de vitesse Vitesse #speedsailing moyenne des jours précédents ».

Pierrick Garenne

Dernière minute : Tiscali vient de casser la partie haute de son mât !

C’est à 4h44 TU soit 6h44 (heure française) que le bateau skippé par l’italien Simone Bianchetti a cassé la partie haute de son mât. Il navigue actuellement sous trinquette seule et essaye de re-hisser une partie de sa grand voile. Joint par téléphone, Simone Bianchetti reste en course et souhaite rallier Santa Margherita Ligure (Italie), port d’arrivée de la Regata Rubicon. Aucune personne n’a été blessée et aucun dommage structurel n’est à déplorer sur la coque.

« Il était à peu près 4h44 TU ce matin quand on a démâté lâche Simone Bianchetti, le skipper du bateau Tiscali engagé dans la Regata Rubicon. Nous étions en train de passer du génois au solent. Je suis allé sur l’étrave parce que le solent avait un problème d’enrouleur et là… le mât a pété ! ». Si à l’heure qu’il est aucune explication n’est possible, l’ensemble de l’équipage a réussi à récupérer la partie du mât endommagé, les haubans et l’ensemble des voiles, ce qui permettra de mieux comprendre les réelles raisons de ce démâtage partiel. « Est-ce le haubannage ? se pose comme question Simone Bianchetti. Je ne sais pas pour l’instant… Heureusement, il n’y a pas de blessé, ni de problème structurel sur la coque ! ».

Actuellement sous trinquette, Tiscali navigue à 8 nœuds et fait route directe vers le port italien, terme de cette seconde étape de la Regata Rubicon. Le bateau italien comptant à son bord cinq hommes d’équipages soit Simone Bianchetti, Stefano Raspadori, Mauro Piani, Yannick Bestaven et Tanguy Delamotte est actuellement à 268 milles de Santa Margherita Ligure (Italie), à 101 dans le sud-ouest de Marseille (France).

CLASSEMENT DU 28/05/02 05:00:00 Locale Paris

Rang Nom Lat Long Dist Ecart Vit Cap
 1 Sill Plein Fruit 42 14.00’ N 5 52.12’ E 193,5 0 18,6 62
 2 Bobst Group Armor Lux 41 40.12’ N 5 15.04’ E 236,7 43,2 17 57
 3 Temenos 41 14.16’ N 4 37.28’ E 275,2 81,7 11,7 76
 4 Tiscali 41 43.36’ N 3 53.92’ E 282 88,5 7,9 61
 5 Kingfisher 40 27.48’ N 3 56.56’ E 330,1 136,6 8,6 33
 ABD Adecco - Etoile Horizon
 ABD Virbac
 ABD L’Heautontimoroumenos