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Vendée Globe • Imoca V and B – Mayenne

Maxime Sorel : "Mon voilier a souffert et c’est un bonheur de l’amener aux Sables"

samedi 30 janvier 2021Redaction SSS [Source RP]

Maxime Sorel a coupé la ligne d’arrivée de la neuvième édition du Vendée Globe aujourd’hui à 04 heures, 50 minutes et 15 secondes au large des Sables d’Olonne en 10e position au classement général. Le skipper – entrepreneur cancalais aura mis 82 jours, 14 heures, 30 minutes et 15 secondes pour boucler son premier Tour du Monde. Il rend une copie quasi parfaite. Son objectif principal était de boucler sa boucle planétaire, c’est fait ! Maxime a ajouté beaucoup de performance, de détermination, de pugnacité à sa course. Il a également régalé ses supporters et ses partenaires partageant avec plaisir ses aventures dans les bons et mauvais moments. Maxime Sorel, l’hyper actif, souhaite, dès maintenant, lancer un nouveau projet afin d’être au départ du Vendée Globe 2024 avec des ambitions sportives plus élevées. V and B et le département de la Mayenne, les deux partenaires majeurs de Maxime, réfléchissent à l’accompagner dans ce nouveau défi.

Maxime Sorel : « Si on m’avait dit il y a 3 ans quand j’ai gagné la Transat Jacques Vabre Transat Jacques Vabre #TJV2015 2017 en Class 40, que j’allais boucler un Vendée Globe en quasi 80 jours fin janvier 2021, je ne l’aurais pas vraiment cru. Avec ma petite équipe, avec mes partenaires, nous avons réussi un truc de fou… J’ai hâte de réaliser, de revivre le truc. C’est passé très vite. La fierté est là car j’ai eu pas mal de soucis tout au long de mon périple. Mon voilier a souffert et c’est un bonheur de l’amener aux Sables, lui qui n’avait jamais terminé un Vendée Globe. C’est une joie d’avoir autant de monde à l’arrivée. Ma dernière ligne droite a été une course contre la montre. J’étais focus jusqu’à la fin afin de rester devant la grosse dépression qui arrive. Tout ce que l’on vit en mer, est inexplicable ! Dans 4 ans, je serais là. J’ai encore beaucoup de choses à partager. J’ai vécu des choses incroyables sur cette course. Elle est maintenant en moi. Merci à mes supporters, à mes partenaires, notamment V and B et le département de la Mayenne. Enfin, j’ai une grande pensée pour les patients atteints de la mucoviscidose. Je serais toujours avec eux ».

L’éclatant Tour du Monde de Max

Maxime a clairement réussi son premier Tour du Monde en solitaire, sans escale et sans assistance. Considéré par certains spécialistes comme une des révélations de cette édition, le marin cancalais a coché son objectif principal à savoir boucler la boucle au départ et à l’arrivée des Sables d’Olonne. Il a également très régulièrement joué avec de nombreux concurrents plus chevronnés et qui bénéficiaient de voiliers plus puissants, notamment avec des foils.

Tout a parfaitement débuté pour le cancalais le 8 novembre dernier. Dans des conditions parfaites de navigation, Maxime prenait un départ canon sur le plan d’eau vendéen. Très vite ensuite, V and B – Mayenne prenait même la tête au classement général longeant l’orthodromie, inspiré dans le petit temps.

Leader inattendu le lendemain du grand départ, Maxime débutait la compétition de la meilleure des manières et abordait le cap finisterre, la pointe espagnole, dans le top 5, reprenant à nouveau le leadership le 10 novembre à la faveur de la route directe.

Il accusait ensuite naturellement le coup et se faisait dépasser par les prétendants – favoris à la victoire finale. La dépression Thêta, au grand large des Canaries, allait redistribuer les cartes. Le premier grand morceau de bravoure de la neuvième édition du Vendée Globe était alors bien négocié par le valeureux parrain national de l’association Vaincre la Mucoviscidose. 15e puis 14e en direction de l’hémisphère Sud, Maxime prenait son rythme de compétiteur et entrait peu à peu dans son expédition. Il franchissait le pot-au-noir, zone de convergence entre les vents du Nord et du Sud plutôt facilement et coupait son premier équateur en solitaire le 19 novembre, partageant avec passion son histoire Histoire #histoire à travers des vidéos toujours plus sympathiques.

« Maxime a réalisé un superbe début de course. Il était vraiment dans son match, devant les tenors de la discipline, Jean Le Cam, Damien Seguin ou encore Benjamin Dutreux. Avant la grosse dépression Thêta il était vraiment dans le match, puis il a été plus conservateur. Stratégiquement c’était un choix de bon marin et de bon bizuth : il a joué la sécurité » expliquait son directeur technique, Philippe Laot.

La monotonie atteignait ensuite le bord de V and B – Mayenne et le marin cancalais découvrait l’ennui et les longueurs calé sur un bord obligatoire dans les alizés du Sud-Est en direction des côtes brésiliennes.

C’est finalement quatre caps et non trois écrivait-il partageant son introspection en descendant peu à peu vers le grand sud et contournant le fameux anticyclone de Sainte-Héléne. Le 30 novembre, V and B – Mayenne abordait les 40e rugissants et le décor changeait radicalement, hautes vitesses, surf Surf #Surf à l’appui. Le premier jour de décembre, Jean Le Cam sauvait des eaux Kévin Escoffier et rassurait Maxime chamboulé par la fortune de mer de l’un des malouins du Vendée Globe.

Le 3 décembre, V and B – Mayenne, dans des conditions musclées, entrait dans l’océan Indien et franchissait la longitude du Cap de Bonne-Espérance pour le plus grand plaisir du bizuth confronté à beaucoup de nouveautés véliques.

12e au classement général, d’une voix timorée à la vacation, il prenait le temps d’observer : « Le ciel ici se confond avec la mer. La mer est grise et verte. En surface, dans les déferlantes, elle est bleue–verte. On croirait une peinture. C’est beau mais parfois inquiétant. Il y avait cette nuit tout de même 40 nœuds. » Premier albatros en vue, Maxime trouvait un bon compromis entre préservation de son dragon des Océans et performance, trouvant le moyen de revenir peu à peu sur ses adversaires Isabelle Joschke et son foiler notamment.

La mer forte, très forte décontenançait le navigateur. « C’est comme dans un film sur les tempêtes » indiquait-il, histoire Histoire #histoire de rassurer son monde.

Le 14 décembre, Max constatait des déchirures sur ses voiles d’avant et réalisait des travaux d’Hercule, quasi impensables pour un seul homme, montées dans le mât, transformation en maître-voilier.

Le cap Leeuwin, deuxième grand passage du Vendée Globe, se faisait en tête de mât pour le cancalais afin de réinstaller sa voile d’avant récalcitrante. Héros des océans, avez-vous dit ? L’océan Pacifique s’offrait à lui après un Indien particulièrement coriace pour tous ! Juste avant noël, Maxime recollait avec le peloton de tête à la faveur d’une navigation précise, tactique, stratégique et dans le train d’une dépression salvatrice.

Longtemps 11e à 800 milles du 10e, V and B – Mayenne revenait à moins de 300 milles et entrait dans le top 10. Il s’invitait à la fête ! La vista Sorel disait-on le 28 décembre sur les réseaux sociaux du team.

Le 5 janvier, Maxime entrait dans sa nouvelle année par un passage du Cap-Horn qu’il n’oubliera jamais. « J’ai cru que c’était la fin » déclarait Maxime suite à un gros vrac. « Quand le mât était dans l’eau, il pouvait casser à tout moment et tu ne peux pas redresser le bateau en 10 secondes. J’avais l’ensemble de mon matossage à l’envers suite à ce vrac et au décrochage de mon pilote automatique. Il y avait une mer en furie et plus de 45 nœuds. »

Bonhomme, l’athlète breton se remettait peu à peu de cette nouvelle péripétie mais trouvait toujours le moyen de fédérer sa communauté, rassembler ses partenaires grâce à des communications dont il a le secret. Cette positive attitude marquait les esprits des observateurs heureux d’admirer les performances et les aventures du « tintin » des mers du Sud.

La remontée de l’atlantique se faisait, dans un premier temps, de manière un peu plus paisible mais Maxime n’accrochait pas le bon wagon laissant filer sans rien y pouvoir des voiliers plus véloces. Esseulé à la 10e place, le marin s’accrochait tout de même avouant penser beaucoup à son retour sur la terre ferme.

Le 18 janvier, quasi 2 mois après son premier passage de l’équateur, Maxime repassait cette ligne imaginaire et s’engouffrait de suite dans les méandres d’un pot toujours aussi affreux et déroutant. L’anticyclone des Açores n’était pas non plus une mince affaire pour le champion breton qui éprouvait des difficultés à le franchir.

La dernière ligne droite était rocambolesque pour V and B – Mayenne, la faute à une énorme dépression, « Justine », plantée dans le golfe de Gascogne qui obligeait Maxime à accélérer pour se positionner en avant du front et afin d’atteindre samedi 30 janvier la ligne d’arrivée avant le gros de la tempête. Un épilogue qui demandait au navigateur d’aller au bout de lui-même, au bout de ses forces physiques et mentales mais qui relevait, une nouvelle fois, son indéniable talent.


- Communiqué Agence TB Press / www.sailingtogether.fr



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